Home ActualitéNiger : Les ONG doivent suivre les directives du gouvernement

Niger : Les ONG doivent suivre les directives du gouvernement

by Sara
Niger

Niger : Les ONG doivent suivre les directives du gouvernement

Dans un développement récent qui reflète les orientations des autorités au Niger depuis le coup d’État de juillet 2023, les autorités militaires ont émis un décret obligeant les organisations non gouvernementales (ONG) à aligner leurs activités sur la « vision » et les priorités du nouveau gouvernement.

Création d’une commission de suivi

Le décret, signé le 7 février 2025, établit une commission sous l’égide du ministre de l’Intérieur pour surveiller et s’assurer que les interventions des ONG correspondent aux quatre axes stratégiques définis par le conseil militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani. Ces axes incluent :

  • Renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale
  • Développement des bases de la production pour atteindre la souveraineté économique
  • Soutien à la bonne gouvernance
  • Renforcement de l’identité nationale

Cette commission sera responsable de la surveillance des activités des ONG sur le terrain, de l’examen de leurs rapports annuels et de l’évaluation de leur conformité aux directives du nouveau gouvernement.

Pouvoirs étendus de la commission

Le décret confère à la commission de larges pouvoirs pour évaluer les performances des ONG et recommander des mesures punitives si nécessaire, y compris la suspension ou le retrait des licences d’opération.

Suspension des activités du Comité International de la Croix-Rouge

Dans une démarche connexe, les autorités nigériennes ont récemment demandé au Comité International de la Croix-Rouge de quitter le pays sans fournir de justifications claires, suscitant de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale concernant l’avenir de l’aide humanitaire au Niger.

Avant cette décision, en novembre 2024, les autorités avaient retiré les licences de travail de l’ONG française ACTED et de l’organisation locale Action pour le Bien-Être, en raison d’accusations de non-conformité aux politiques gouvernementales.

Réactions des autorités

Dans des déclarations antérieures, le général Mohamed Tumba, ministre de l’Intérieur et membre éminent du conseil militaire, a déclaré : « Les ONG n’ont jamais développé aucun pays, et l’aide ne développe aucun pays. Nous pouvons accepter cette aide, mais elle doit être dirigée selon nos priorités ».

Il a ajouté : « Certaines ONG ont des liens avec des partenaires qui nous mènent une guerre à travers des missions subversives ou un soutien indirect à des groupes terroristes ».

Inquiétudes sur l’impact humanitaire

Cette décision soulève plusieurs questions sur l’impact de ces nouvelles politiques sur la situation humanitaire d’un pays confronté à des défis sécuritaires et économiques majeurs, surtout face à la persistance des attaques des groupes armés liés à l’État islamique et à Al-Qaïda depuis plus d’une décennie.

Ces développements suscitent également des craintes quant à un éventuel recul de l’aide humanitaire au Niger et à la détérioration des conditions des populations les plus vulnérables, alors que la pression sur les organisations fournissant un soutien essentiel dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’alimentation s’intensifie.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/2/10/%d8%b1%d8%a4%d9%8a%d8%a9-%d8%ac%d8%af%d9%8a%d8%af%d8%a9-%d8%a3%d9%85-%d9%82%d9%8a%d9%88%d8%af-%d9%85%d8%b4%d8%af%d8%af%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%86%d9%8a%d8%ac%d8%b1-%d8%aa%d9%84%d8%b2%d9%85

You may also like

Leave a Comment