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Le Niger a annoncé la nationalisation de la filiale Somaïr du géant français de l’uranium Orano, marquant ainsi une rupture significative dans les relations diplomatiques avec la France. Cette décision a été prise par le régime militaire de Niamey, qui a déclaré que cette nationalisation était une réponse au comportement jugé « irresponsable » de la société française.
Nationalisation de Somaïr
Dans un communiqué diffusé par la télévision nationale (RTN), il a été précisé que *« l’Etat du Niger décide en toute souveraineté de nationaliser la Somaïr »*. La déclaration indique également que, par cette nationalisation, *« les actions et le patrimoine de la Somaïr sont intégralement transférés en toute propriété à l’Etat du Niger »*. Les détenteurs d’actions devraient recevoir une *« indemnité »* de compensation.
Tensions entre le Niger et la France
L’exploitation de l’uranium est devenue un point central de conflit entre la junte au pouvoir depuis 2023 et Orano, dont plus de 90 % du capital appartient à l’État français. Ce développement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Niamey et Paris, le régime accusant régulièrement la France de vouloir déstabiliser le pays.
Récemment, le Niger a été le théâtre d’attaques djihadistes, dont une qui a coûté la vie à 34 soldats à Banibangou, près de la frontière malienne.
Perte de contrôle d’Orano
En décembre 2024, Orano a reconnu avoir perdu le contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger, incluant la mine de Somaïr, ainsi que celle de Cominak, fermée depuis 2021, et le gisement d’Imouraren. Ce dernier est considéré comme l’un des plus grands gisements d’uranium au monde avec des réserves évaluées à 200 000 tonnes.
Malgré cela, Orano détenait encore plus de 60 % dans ces filiales et a engagé *« plusieurs procédures d’arbitrage international »* contre l’Etat du Niger.
Un tournant souverainiste
L’arrivée de la junte au pouvoir a marqué un tournant souverainiste pour le Niger, qui refuse également de rouvrir sa frontière avec le Bénin, entraînant le blocage de 1 300 tonnes de concentré d’uranium, évaluées à 250 millions d’euros, sur le site de la Somaïr.
En parallèle, le régime a ordonné le départ de travailleurs chinois du secteur pétrolier, accusant la société Cnpcnp de mépris envers les réglementations locales. Sur le plan militaire, le Niger a également expulsé les forces françaises et américaines présentes pour lutter contre le terrorisme.