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Nord-Darfour : plus de 60 morts par famine à El Fasher, urgence humanitaire

by Sara
Soudan

Le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) alerte sur des rapports faisant état de plus de 60 décès liés à la famine et à la malnutrition survenus en une semaine dans la ville assiégée d’El Fasher, capitale du Nord-Darfour.

Contexte et bilan des décès

L’OCHA indique avoir documenté ces cas parmi la population civile et les déplacés internes. Ces décès surviennent alors que la région connaît une détérioration rapide des conditions alimentaires.

Les Nations unies avaient déjà constaté, pour la première fois il y a environ un an, des signes de famine dans le camp de déplacés de Zamzam (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/2/26/%D8%B2%D9%85%D8%B2%D9%85-%D9%85%D8%AE%D9%8A%D9%85-%D9%84%D9%84%D9%86%D8%A7%D8%B2%D8%AD%D9%8A%D9%86-%D8%A8%D8%AF%D8%A7%D8%B1%D9%81%D9%88%D8%B1-%D9%8A%D9%85%D9%88%D8%AA-%D9%81%D9%8A), et prévient désormais un risque d’extension de la famine à d’autres zones du Nord-Darfour (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%AF%D8%A7%D8%B1%D9%81%D9%88%D8%B1).

Le terme « famine El Fasher » revient désormais dans les rapports humanitaires pour qualifier l’aggravation extrême de l’insécurité alimentaire au cœur de la ville et dans les camps voisins.

Propagation du choléra et conditions sanitaires

Parallèlement à la faim, l’ONU rapporte plus de 5 300 cas suspects et confirmés de choléra, avec 84 décès liés à la maladie depuis le 21 juin, principalement dans la localité de Tawila.

Les facteurs aggravants sont nombreux :

  • surpeuplement dans les camps et en ville,
  • assainissement gravement détérioré,
  • accès humanitaire fortement limité,
  • saison des pluies en cours favorisant la diffusion des maladies.

Ces éléments freinent l’acheminement des aides et accélèrent la propagation du choléra (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/11/%D9%88%D8%A8%D8%A7%D8%A1-%D8%A7%D9%84%D9%83%D9%88%D9%84%D9%8A%D8%B1%D8%A7).

Siège d’El Fasher et intensification des attaques

El Fasher subit depuis plus d’un an un siège étouffant mené par les Forces de soutien rapide (RSF), accentuant la crise humanitaire (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/5/15/%D9%82%D9%88%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%B9%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D8%B1%D9%8A%D8%B9-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86).

Les avertissements se multiplient et les appels à une intervention humanitaire d’urgence deviennent plus pressants face à la propagation des maladies et à la pénurie alimentaire.

Des attaques récentes des RSF ont été intensifiées, mais l’armée soudanaise, soutenue par des mouvements armés signataires d’accords de paix et des volontaires de la résistance, continue de défendre la ville (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/6/4/%D8%A7%D9%84%D9%82%D9%88%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D9%84%D8%AD%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9).

Selon la sixième division d’infanterie à El Fasher, environ 226 attaques du RSF ont été repoussées depuis le début du siège.

Appels à l’aide et conséquences humanitaires

Des organisations locales, comme le Réseau des médecins du Soudan, ont lancé des appels à l’aide urgente, affirmant que la faim a atteint le stade 3 et que la situation sanitaire est devenue catastrophique.

Le 3 août, l’UNICEF a averti que plus de 640 000 enfants de moins de cinq ans sont exposés à un risque accru de violences, de faim et de maladie dans le contexte de l’épidémie de choléra au Nord-Darfour (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/16/%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%88%d9%86%d9%8a%d8%b3%d9%8a%d9%81).

La combinaison siège-malnutrition-épidémie suscite un appel international pour lever les entraves à l’aide et protéger les civils vulnérables.

Vie quotidienne et stratégies de survie

Une grande partie des déplacés et des habitants dépend des cuisines collectives (« takaya ») organisées par des militants, des organisations civiles et des donateurs privés pour survivre.

Face à la pénurie alimentaire, de nombreuses familles ont recours à des aliments destinés au bétail — résidus huileux de cacahuète et de sésame — qui sont cuits et consommés malgré leur faible valeur nutritive.

Ces pratiques illustrent l’effondrement des moyens de subsistance et la profondeur de la crise dite « famine El Fasher ».

Conflit national et bilan humain

Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide a fait des ravages à l’échelle nationale.

Les Nations unies et les autorités locales estiment à plus de 20 000 le nombre de morts et à environ 15 millions le nombre de personnes déplacées ou réfugiées. Une étude menée par des universités américaines a avancé une estimation plus élevée, proche de 130 000 victimes.

La crise humanitaire à El Fasher s’inscrit donc dans un tableau national de violences, de déplacements massifs et d’effondrement des services de base, rendant impérative une action humanitaire rapide et protégée.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/8/12/%d8%a7%d9%84%d8%a3%d9%85%d9%85-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%aa%d8%ad%d8%af%d8%a9-%d9%85%d9%82%d8%aa%d9%84-60-%d8%b4%d8%ae%d8%b5%d8%a7-%d8%a8%d8%b3%d8%a8%d8%a8-%d8%b3%d9%88%d8%a1

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