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Dans le petit village de Notre-Dame-du-Pré en Savoie, des enfants jouent avec des skis usés sur les pentes dénudées. Leurs rires résonnent dans ce qui était autrefois un centre animé. L’un d’eux chausse ses skis et glisse maladroitement sur l’herbe verte, tandis que ses amis l’encouragent.
À proximité, une vieille installation de remontée mécanique est à l’arrêt, symbole de la fermeture définitive de cette station de ski. La mairie a décidé de mettre fin à l’exploitation de ce domaine skiable, principalement en raison du manque de neige causé par le changement climatique. La maire, Jocelyne Abondance-Pourcel, a déclaré que les remontées n’avaient été ouvertes que sporadiquement durant les quatre dernières années, entraînant des pertes financières significatives pour la commune.
Des stations de ski en déclin
Notre-Dame-du-Pré n’est pas un cas isolé. Cette saison, plusieurs stations de ski françaises de petite taille ont également annoncé leur fermeture définitive en raison de la pénurie de neige. Selon des études, plus de 180 stations ont cessé leurs activités au cours des dernières décennies, un phénomène qui devrait s’accélérer dans les prochaines années.
Selon la Cour des Comptes, d’ici 2050, toutes les stations de ski en France seront touchées par la crise climatique, et seules quelques-unes parviendront à subsister. Cela soulève des questions sur l’avenir de l’économie montagnarde, qui a largement dépendu du développement des domaines skiables depuis les années 60.
Impact sur la communauté
La fermeture de la station de Notre-Dame-du-Pré implique un changement majeur pour ses habitants. Comme le soulignent les villageois, la vie était différente il y a vingt ans lorsque les pistes étaient fréquentées par des familles. Les souvenirs des enfants qui venaient profiter des joies de la neige résonnent. Jacques Charlet, ancien employé de la station, explique que les vacances scolaires étaient autrefois marquées par des files d’attente devant les remontées mécaniques.
Les villageois expriment leur tristesse face à la situation actuelle, où le bruit des enfants a disparu. Sur une journée ensoleillée de mars, seules les voix des oiseaux peuvent être entendues, tandis que la tranquillité de la vallée souligne la perte d’une époque.
Vers un tourisme diversifié
Face à cette nouvelle réalité, la maire de Notre-Dame-du-Pré envisage de diversifier les activités touristiques. Elle souhaite encourager le tourisme durable, avec la création d’un sentier pédagogique pour valoriser la faune et la flore locales. Des activités alternatives, comme l’escalade et la randonnée, devraient également être mises en avant.
Le village doit attirer un nouveau type de touristes pour survivre. Bien que le nombre d’habitants soit en baisse et que les infrastructures locales se réduisent, la maire reste optimiste quant à l’avenir du village, espérant que la montée en popularité des vacances en montagne attirera de nouveaux visiteurs.
Les dernières remontées mécaniques seront prochainement démontées, retournant le paysage à une époque où l’agriculture était la principale activité. L’avenir de Notre-Dame-du-Pré dépend désormais de l’adaptabilité de la communauté face aux défis climatiques croissants.