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Nouvelle analyse remet en question les biosignatures sur la planète K2-18b

by Sara
Nouvelle analyse remet en question les biosignatures sur la planète K2-18b

Une nouvelle analyse remet en cause l’interprétation des données issues du télescope spatial James Webb concernant la présence supposée de biosignatures dans l’atmosphère de l’exoplanète K2-18b. Cette planète, située à plusieurs dizaines d’années-lumière de la Terre, avait récemment fait l’objet d’une annonce scientifique affirmant la détection de gaz associés à la vie, ce qui constituait selon certains la preuve la plus convaincante à ce jour d’une activité biologique en dehors du système solaire.

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Débat autour des biosignatures sur K2-18b

Des scientifiques analysent actuellement les données collectées par le télescope James Webb afin de déterminer si les gaz détectés dans l’atmosphère de K2-18b sont réellement des indicateurs de vie. Une image célèbre publiée montre les chercheurs en pleine discussion sur cette question cruciale.

Débat scientifique sur les données de K2-18b
Des scientifiques débattent pour savoir si les données du télescope James Webb révèlent vraiment des gaz biosignatures dans l’atmosphère de K2-18b. Crédit : Adriana M. Gutierrez (CI Lab)/NASA-GSFC

Cependant, une vérification indépendante soulève des doutes sur la validité de ces conclusions spectaculaires. Jake Taylor, chercheur à l’Université d’Oxford spécialisé dans les atmosphères planétaires, a effectué une réanalyse rapide des données de la lumière stellaire traversant l’atmosphère de K2-18b.

Une approche agnostique qui modère les conclusions

Plutôt que de cibler directement certains gaz spécifiques liés à la vie, notamment des composés à base de soufre présents sur Terre dans certains micro-organismes marins, Jake Taylor a adopté une méthode « agnostique » afin d’identifier tout type de molécule gazeuse présente dans l’atmosphère. Il a analysé le spectre de transmission des données originales pour obtenir une comparaison équitable.

Ses résultats indiquent que le signal observé est trop bruité pour permettre une interprétation fiable. Selon lui, les données correspondent davantage à une ligne plate sans variations significatives. Il souligne que des observations supplémentaires du télescope seront nécessaires pour préciser la composition atmosphérique de K2-18b. « Pour affirmer la présence de biosignatures, il faut une certitude extrême », précise-t-il.

Les détails de l’analyse influencent les résultats

Laura Kreidberg, experte en atmosphères planétaires au Max Planck Institute en Allemagne, souligne que la robustesse d’une détection dépend souvent des choix méthodologiques dans l’interprétation des données. Elle explique que les astronomes peuvent poser diverses hypothèses sur la physique et la chimie atmosphériques, ce qui peut influencer les conclusions.

Pour une détection solide, il est préférable que le signal soit indépendant des modèles utilisés, c’est-à-dire qu’il apparaisse malgré différents cadres d’analyse. Or ce n’est pas le cas pour les données de K2-18b, ce qui fragilise la prétendue preuve de biosignatures.

Réactions des chercheurs originaux

Les auteurs de la première étude ne semblent pas alarmés par cette nouvelle analyse. Måns Holmberg, du Space Telescope Science Institute, insiste sur le fait que leur modèle atmosphérique réaliste confère une signification statistique plus forte à leurs résultats. Il considère que la simplicité de la méthode utilisée par Jake Taylor explique l’absence de détection dans sa réanalyse.

De son côté, Nikku Madhusudhan, de l’Université de Cambridge et co-auteur de l’étude initiale, affirme ne voir aucune inquiétude dans cette publication et s’étonne que la barre pour contester leurs conclusions soit si basse.

Importance du débat et perspectives futures

Taylor défend toutefois la pertinence de sa méthode, rappelant qu’elle est fréquemment employée comme premier test dans l’analyse des observations du télescope James Webb, notamment pour détecter la présence d’eau et de dioxyde de carbone dans d’autres atmosphères exoplanétaires.

Ce débat scientifique animé témoigne des enjeux et des difficultés liés à la recherche de vie extraterrestre. Les données complètes des observations de K2-18b seront publiées au public le 26 avril, offrant à la communauté astronomique une nouvelle occasion d’examiner et de débattre ces résultats.

Kevin Stevenson, du laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins, souligne que cette réanalyse reflète la frustration d’une partie des chercheurs en exoplanètes face à une communication qui, selon eux, a surestimé la portée des preuves disponibles. Il rappelle l’importance d’une communication scientifique responsable, surtout sur un sujet aussi sensible que la recherche de vie au-delà de la Terre.

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source:https://www.npr.org/2025/04/25/g-s1-62610/biosignatures-k2-18b-james-webb-exoplanet-doubt

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