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Nouvelle attaque aérienne russe en Ukraine ciblant des infrastructures clés
L’Ukraine a subi lundi matin une série d’attaques par missiles et drones, sans précédent depuis deux mois. Cette offensive vise principalement à déstabiliser les infrastructures énergétiques du pays et pourrait également répondre à l’avancée des forces ukrainiennes dans la région de Koursk. Selon Kiev, près d’une centaine de missiles de croisière, ainsi qu’un nombre équivalent de drones de fabrication iranienne, ont été utilisés, bien que la proportion de ceux qui auraient été interceptés n’ait pas été précisée.
Des attaques massives et des pertes humaines
Ce raid, survenu deux jours après les célébrations de l’indépendance ukrainienne, a causé des coupures d’électricité partielles et entraîné la mort d’au moins trois personnes. Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a rapporté sur Telegram que « quinze régions ont été touchées aujourd’hui par une attaque russe massive. L’ennemi a utilisé différents types d’armes : drones, missiles de croisière Kinjal ».
Kiev a affirmé avoir intercepté 102 des 127 missiles tirés lors de cette offensive. Les missiles Kinjal, connus pour leur vitesse hypersonique – volant à cinq fois celle du son – sont particulièrement difficiles à intercepter, et un sur trois aurait été réussi dans cette opération.
Coupures d’eau et d’électricité dans plusieurs villes
Les villes telles qu’Odessa, Vinnytsia, Zaporijjia, Krementchouk, Dnipro, Lviv et Ivano-Frankivsk ont été particulièrement touchées. Le dernier raid d’une telle ampleur remonte au 8 juillet, où un hôpital pédiatrique avait été frappé, causant 42 morts et 200 blessés. L’attaque de lundi est l’une des cinq attaques les plus significatives depuis le début du conflit, bien que les dégâts causés semblent, pour l’heure, relativement limités.
Le Kremlin a déclaré avoir mené une « frappe massive avec des armes de longue portée de haute précision » et a affirmé avoir atteint toutes ses cibles. L’armée de l’air ukrainienne a signalé la participation de onze bombardiers stratégiques lourds TU-95 russes dans cette opération.
DTEK, le principal producteur d’énergie en Ukraine, a annoncé des coupures de courant d’urgence dans plusieurs villes après les attaques. De plus, des coupures d’eau ont temporairement affecté la capitale, Kiev. Les bombardements intensifiés par la Russie depuis septembre 2022 entraînent souvent des coupures d’eau et d’électricité, qui peuvent durer parfois un à deux jours, sans pour autant ébranler la détermination des Ukrainiens ni perturber significativement les opérations de leur complexe militaro-industriel.
Une escalade des tensions et une vigilance accrue
Au matin de l’attaque, le compte Telegram de la ville de Kiev a demandé à ses habitants de « rester calmes dans les abris ». Les citoyens ont été vus cherchant refuge dans des espaces souterrains, une pratique qui était devenue rare à cause de la diminution des frappes armées et des interceptions de missiles.
Fait marquant, Varsovie a décidé de mettre ses avions en alerte, ainsi que ceux de certains alliés de l’Otan, en raison de l’attaque qui a ciblé des zones à proximité de sa frontière. Les autorités polonaises ont également rapporté qu’un « objet volant », probablement un drone russe Shahed, avait traversé son espace aérien avant de disparaître des radars. Il s’agirait du deuxième incident de ce type depuis le début de la guerre, le premier ayant eu lieu en décembre dernier sans conséquences notables.
Cette offensive russe intervient alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a célébré dimanche les progrès de ses forces dans la région russe de Koursk, trois semaines après le début de son offensive surprise. Le Kremlin, qui ne peut rester sans réaction face à cette humiliation, doit intensifier ses efforts selon les services de renseignement ukrainiens.
En parallèle, l’armée russe poursuit son avancée vers la ville stratégique de Pokrovsk, située dans le Donbass, à environ dix kilomètres de distance. Ce déplacement milite en faveur d’une priorité accordée à la conquête totale de cette région, occupée en partie par le Kremlin depuis 2014.