Le projet d’accord historique signé le samedi 13 juillet par les autorités et partis calédoniens, visant à créer un nouvel « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française, suscite des débats intensifs en France. Si cette démarche marque une étape importante vers une autonomie renforcée pour le territoire, elle inquiète également une partie de la classe politique nationale, notamment au sein du Rassemblement national (RN).
Une avancée politique aux implications complexes
Selon l’accord signé, la Nouvelle-Calédonie obtiendra une nouvelle nationalité calédonienne, accessible aux citoyens répondant à certains critères, tout en conservant leur nationalité française. Un « État de la Nouvelle-Calédonie » sera ainsi inscrit dans la Constitution, pouvant potentiellement bénéficier d’une reconnaissance internationale. La modification nécessitera l’adoption d’un projet de loi constitutionnelle par le Parlement réuni en Congrès.
Ce dispositif, présenté comme une étape majeure dans l’émergence d’un statut plus autonome, divise cependant les acteurs politiques. Les partis pro-indépendance y voient souvent une avancée vers la pleine souveraineté. Cependant, au sein de la droite et de l’extrême droite françaises, comme l’a exprimé le député RN Jean-Philippe Tanguy, la prudence demeure. « Créer un État au sein de l’État français, cela pose une question essentielle. », a-t-il déclaré sur LCI. « Le diable se cache dans les détails » souligne-t-il, notamment sur la viabilité économique de l’accord. »
Des inquiétudes économiques face à une majorité d’accords vagues
Le volet économique de l’accord, qui prévoit notamment un « pacte de refondation économique et financière » avec un focus particulier sur la gestion du nickel, reste flou. Les parties signataires, dont des représentants locaux, mettent en avant un « plan stratégique » pour cette ressource-clé, mais sans détails précis sur ses ambitions ou ses modalités. La crainte que cet accord se révèle fragile économiquement est partagée par certains députés, notamment le représentant du RN, qui insiste sur la nécessité d’analyser en profondeur chaque aspect avant de s’engager.
Malgré un consensus général favorable à une évolution du statut calédonien, la question de souveraineté et d’autonomie reste sensible. La majorité des partis politiques en Nouvelle-Calédonie doit encore consulter leurs bases avant d’entériner définitivement cet accord, tandis que la réaction de la France métropolitaine demeure mesurée. Marine Le Pen, leader du RN, n’a pas encore exprimé de position précise, quai qualifiant l’accord d’ »historique ».