Le débat sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et sa place dans la République française s’intensifie, à quelques étapes d’une possible révision constitutionnelle. Alors que l’accord annoncé samedi pose les bases de la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie », la question de son impact sur la souveraineté et l’unité territoriale demeure au cœur des discussions. La démarche prévoit l’inscription dans la Constitution française d’un statut spécifique pour la collectivité, reconnue comme un futur État à part entière, avec une nationalité calédonienne doublement reconnue.
Ce projet, qui doit encore franchir plusieurs étapes législatives, notamment l’approbation par le Parlement réuni en Congrès, suscite des réserves. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a exprimé mercredi ses doutes quant à la portée de cet accord, soulignant que la création d’une nationalité calédonienne parallèle à la nationalité française soulève des enjeux majeurs. « Créer un État à l’intérieur de l’État français pose une problématique fondamentale, tout comme établir une nationalité parallèle. Cela soulève des questions essentielles que nous devons examiner avec prudence. »», a-t-il indiqué lors d’une interview sur LCI.
Par ailleurs, les aspects économiques de l’accord distinctif restent flous. Le « pacte de refondation économique et financière » destiné à assurer le développement du nickel, ressource stratégique du territoire, comporte un « plan stratégique » qui demeure vague quant à ses objectifs précis. Les signataires et leurs membres devront d’abord consulter leurs bases pour valider le compromis, avant toute ratification officielle.
Les enjeux politiques et économiques de l’accord
Au-delà des questions de souveraineté, l’accord liée à la Nouvelle-Calédonie se veut aussi une réponse aux tensions historiques sur l’autonomie de l’archipel. Si la majorité des partis calédoniens ont signé l’accord, leur validation dépendra d’un vote interne. La prudence exprimée par le Rassemblement national contraste avec les premières réactions globalement positives de partis comme La République en Marche ou Les Républicains.
Marine Le Pen, quant à elle, n’a pas encore pris position, laissant planer le doute sur une possible opposition ou soutien. Jean-Philippe Tanguy a souligné que cette période de réflexion est nécessaire, évoquant un « silence de la réflexion, du travail, du recul » face à un sujet sensible et inédit dans la politique nationale.
Ce dossier, qui pourrait redéfinir la relation entre la France et ses territoires d’outre-mer, continuera d’alimenter le débat public dans les semaines à venir. La question reste ouverte : quelles seront les implications concrètes pour la citoyenneté, la souveraineté et l’économie locale de la Nouvelle-Calédonie ?