Nouvelle rentrée du gouvernement Barnier : enjeux et promesses

Présentation de la Nouvelle Équipe du Gouvernement Barnier

Après une crise politique de plus de deux mois, le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier a été officiellement présenté aux Français. Cette journée marquée par des visites à l’Élysée et des passations de pouvoirs a constitué une rentrée cruciale pour 39 nouveaux ministres et secrétaires d’État.

Rentrée Des Ministres à Matignon

Ce lundi matin, les 39 nouveaux membres du gouvernement se sont réunis rue de Varenne à Paris pour leur première rencontre. Accueillis à Matignon par Michel Barnier, qui s’est présenté en tant que maître d’école, ils forment une équipe principalement issue de la macronie et de la droite. Cependant, des tensions semblent déjà présentes au sein de ce gouvernement fragile. La pré-rentrée, qui a duré plus de deux heures, n’était pas un Conseil des ministres, mais plutôt une « rencontre autour d’un café » pour faciliter les échanges. Michel Barnier a souligné que les ministres doivent faire preuve d’ »irréprochabilité et de modestie » tout en restant respectueux des autres partis politiques dans un cadre « républicain, progressiste et européen ».

Réunion à L’Élysée et Premières Consignes

Dans l’après-midi, les ministres se sont brièvement retrouvés à l’Élysée sous la présidence d’Emmanuel Macron. Ce premier conseil, qui a eu lieu dans le jardin d’hiver, a duré moins d’une demi-heure, mais une nouvelle réunion est prévue vendredi pour un « séminaire gouvernemental ». Lors de cette rencontre, Emmanuel Macron a affirmé qu’il serait là pour soutenir son équipe, avec comme ligne directrice « l’unité du pays et l’intérêt supérieur de la nation ». Chaque ministre est invité à faire preuve de « courage, d’audace et d’ambition ». Le président a également insisté sur la nécessité de dialoguer avec tous les Français, y compris ceux qui n’ont pas choisi cette alliance entre la droite et la macronie.

Passations de Pouvoirs et Objectifs des Nouveaux Ministres

Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, a pris la relève de Gérald Darmanin avec une volonté affichée de « rétablir l’ordre », focalisant son action sur des questions comme l’immigration et la sécurité. De son côté, le garde des Sceaux sortant, Éric Dupond-Moretti, a souligné l’importance de respecter la loi de programmation pour la justice, mettant en garde contre toute forme de « trahison ».

Anne Genetet, nouvelle ministre de l’Éducation nationale, a promis que le cap fixé ne changerait pas, tandis que Geneviève Darrieussecq, en charge de la santé, a annoncé que l’accès aux soins et la prévention seraient au cœur de sa stratégie, tout en précisant qu’elle ne pourrait « faire de miracles » sur le plan budgétaire. Concernant le projet de loi sur la fin de vie, elle a souhaité que le Parlement puisse finaliser le travail engagé avant la dissolution.

Réformes et Engagements Futurs

Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, a plaidé pour une débureaucratisation générale, tandis qu’Astrid Panosyan-Bouvet, chargée du Travail, a évoqué une réforme des retraites « plus soutenable », sans toutefois préciser ses intentions concernant l’assurance chômage. Face à l’urgence de l’élaboration du budget 2025, Michel Barnier a réaffirmé son engagement à ne pas alourdir la fiscalité des Français. Cette rentrée s’opère dans un climat de tensions pour une coalition vulnérable, menacée de censure par la gauche et l’extrême droite, alors qu’une Assemblée fracturée s’est formée suite aux dernières législatives.