Table of Contents
Nouvelles réductions des quotas d’immigration au Canada pour 2025
Les plans du gouvernement canadien concernant les politiques d’immigration connaissent des transformations notables et de nouveaux mécanismes pour définir le nombre de résidents permanents dans le pays, qui est l’un des pays les plus accueillants pour les nouveaux arrivants.
Cependant, ces nouvelles mesures risquent de décevoir les espoirs de nombreux candidats souhaitant s’installer dans « le pays des opportunités futures », avec le lancement récent par Ottawa du « Plan de niveaux d’immigration » (2025-2027), qui est le document officiel utilisé par le gouvernement pour clarifier son approche de l’immigration, y compris les objectifs fixés pour les trois prochaines années.
Réduction des quotas
Le plan publié par le gouvernement canadien en octobre dernier indique une baisse significative par rapport aux quotas fixés dans le plan précédent (2024-2026) concernant le nombre de résidents permanents que le Canada prévoit d’accueillir d’ici 2027 :
- 2025 : L’objectif a été réduit de 500 000 à 395 000, soit une diminution de 21 %.
- 2026 : L’objectif a été abaissé de 500 000 à 380 000, représentant une réduction de 24 %.
- 2027 : L’objectif est fixé à 365 000, soit une réduction de 15 000 par rapport à l’année précédente.
Ce plan prolonge des mesures précédemment prises par le gouvernement canadien cette année, visant à diminuer le nombre d’étudiants internationaux et de travailleurs étrangers temporaires.
Le besoin d’immigration
Les chiffres révèlent que le Canada fait face à une crise persistante en matière de taux de fécondité, atteignant un point bas au cours des deux dernières années. En effet, l’agence nationale de statistiques a révélé que 2023 a été la deuxième année consécutive où le taux de fécondité dans le pays a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré, soit 1,26, en baisse par rapport à 1,33 en 2022.
Ce déclin place le Canada parmi les pays ayant les taux de fécondité les plus bas au monde. De plus, 1,33 est inférieur au seuil de remplacement estimé par l’ONU à 2,1, un chiffre qui indique la capacité de remplacer les naissances afin de maintenir la stabilité démographique d’une génération à l’autre, un standard que le Canada n’a pas réalisé depuis les années 1970.
Face à cette réalité, l’accueil de nouveaux immigrants apparaît comme la meilleure option pour préserver le bien-être des Canadiens. Le ministre de l’immigration, Marc Miller, a déclaré que l’immigration représente près de 100 % de la croissance de la main-d’œuvre au Canada, garantissant ainsi la durabilité de l’activité économique qui permet au gouvernement de percevoir les taxes nécessaires pour soutenir les dépenses sociales dans des domaines tels que l’éducation et la santé.
Évolution de l’opinion publique
Malgré le rôle vital de l’immigration dans la vie des Canadiens, de nombreux indicateurs montrent un changement d’humeur concernant l’immigration. Cela se manifeste clairement dans un sondage réalisé en octobre dernier par l’institut Environics, qui suit les attitudes des Canadiens depuis 1977.
Pour la première fois en un quart de siècle, une majorité nette de Canadiens (58 %) estime qu’il y a des niveaux d’immigration trop élevés, un avis qui a considérablement augmenté pour la deuxième année consécutive, avec une hausse de 14 points par rapport à 2023. Cela indique, selon l’institut, un retournement de l’opinion publique sur le volume d’immigration, passant d’une perception comme acceptable à problématique.
Bénéficiaires et victimes
Malgré les importantes réductions prévues par le nouveau plan d’immigration, une analyse des détails révèle qu’il présente des aspects positifs pour certaines catégories de candidats à l’immigration au Canada.
Les candidats sous les programmes « fédéraux de compétences élevées » (Entrée Express) bénéficieront d’une augmentation de l’objectif pour 2025, porté à 124 680, contre 117 500 dans le plan précédent, et 2026 verra également une augmentation à 123 230. En revanche, le nombre de demandes au programme de nomination provinciale (PNP), géré par les provinces canadiennes pour attirer des travailleurs qualifiés, a diminué d’environ 50 % pour 2025 et 2026.
Matériel de conflit politique
Ces développements ont rapidement été intégrés au débat politique, l’opposition utilisant le dossier de l’immigration pour critiquer le gouvernement Trudeau. Le chef du plus grand parti d’opposition (les conservateurs), Pierre Poilievre, a attaqué le premier ministre, affirmant que ses politiques ont « détruit le système d’immigration ». Il a promis que s’il remportait les élections, il lierait les taux d’immigration à des facteurs tels que le nombre de nouvelles maisons et l’accès à des services comme la santé et l’éducation.
Cette réalité politique a été mise en lumière lors d’une réunion tendue le 24 octobre dernier, où des députés du parti au pouvoir ont appelé le premier ministre Justin Trudeau à démissionner après un échangé de plus de trois heures. Bien que les députés aient reconnu les réalisations de Trudeau, ils ont exprimé des préoccupations face aux retours des électeurs, le pressant de répondre favorablement à leur demande de démission.
Répercussions des modifications
La nouvelle politique d’immigration est devenue un sujet de controverse immédiatement après son annonce. Robert Kavcic, économiste en chef à la Banque de Montréal, a affirmé que le plan allégerait les pressions sur l’économie et les infrastructures devenues presque épuisées ces dernières années, et que le ralentissement de la croissance démographique pourrait atténuer la pression sur les prix des logements et des loyers.
En revanche, la Chambre de commerce canadienne a jugé que le plan était décevant pour les entreprises à travers le pays, affirmant que la baisse prévue du volume de travailleurs aurait des conséquences pour des milliers d’employeurs qui « luttent pour trouver la main-d’œuvre nécessaire à leur fonctionnement et à leur croissance ».