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Offensive ukrainienne : le chef de l’AIEA à la centrale nucléaire de Koursk
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine il y a deux ans et demi, l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) met régulièrement en garde contre les risques d’accidents nucléaires causés par les combats à proximité des installations nucléaires. Les préoccupations se sont particulièrement focalisées sur la centrale de Zaporijjia, dans le Sud de l’Ukraine, aux mains des troupes russes depuis mars 2022.
Une situation alarmante à Koursk
Il y a trois semaines, le 6 août, l’Ukraine a intensifié son offensive transfrontalière dans la région russe de Koursk. Des militaires ukrainiens ont affirmé continuer à progresser en territoire russe, tandis que les forces de Moscou font état de gains dans l’Est de l’Ukraine. Face à cette situation, la Russie a réaffirmé le risque d’une catastrophe nucléaire en cas d’attaques ukrainiennes sur la centrale de Koursk, située à environ soixante kilomètres de la frontière ukrainienne.
Les accusations russes
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière que l’Ukraine avait tenté d’attaquer la centrale. Par ailleurs, l’AIEA a été informée par Moscou de la découverte de fragments de drones à proximité d’une installation de stockage de combustible usagé sur le site de Koursk.
État de la centrale de Koursk
La centrale de Koursk, construite à cinquante kilomètres à l’ouest de la ville éponyme où résident environ 440.000 personnes, est composée de six réacteurs, dont deux sont en construction. Parmi les quatre réacteurs opérationnels, deux sont à l’arrêt et deux fonctionnent normalement. Ces réacteurs sont similaires à ceux de Tchernobyl, dépourvus de dômes de protection, ce qui suscite des craintes en matière de sécurité.
Les conséquences de Tchernobyl
Le désastre nucléaire de Tchernobyl en 1986 est considéré comme le pire accident de l’Histoire, contaminant de vastes régions d’Ukraine, du Bélarus et de Russie, tout en affectant une grande partie du reste de l’Europe par des retombées radioactives. Tariq Rauf, un ancien fonctionnaire de l’AIEA, souligne que ces types de réacteurs ont depuis reçu des améliorations significatives en matière de sécurité.
La vigilance demeure
Cependant, Robert Kelley, ancien directeur des inspections à l’AIEA, estime que la possibilité d’un incident similaire à Tchernobyl est désormais nulle. Néanmoins, il met en garde sur les dangers potentiels d’une frappe qui pourrait toucher les infrastructures de stockage de combustible, entraînant ainsi des libérations de gaz et de particules radioactives.
Appels à la retenue
Suite à l’escalade de l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk, l’AIEA a appelé à une « grande retenue » pour éviter un accident nucléaire aux conséquences radiologiques catastrophiques. Actuellement, l’Ukraine affirme contrôler plus de 1.250 km² et près de cent localités dans cette région frontalière russe.
Depuis le début de l’opération militaire ukrainienne sur le sol russe, plus de 130.000 personnes auraient fui les combats et les bombardements, selon les autorités régionales. Parallèlement, la centrale de Zaporijjia, pour l’heure à l’arrêt, a été la cible de frappes répétées, chaque camp s’accusant mutuellement des bombardements.