L’ancien ministre Olivier Stirn est décédé à l’âge de 89 ans, selon un avis publié dans Le Figaro ce vendredi 29 août 2025. Né le 24 février 1936 à Boulogne-Billancourt, il a connu une carrière politique qui a mêlé responsabilités nationales et engagement local. Arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus, sa trajectoire illustre les échanges entre gaullisme et gouvernements de droite et de gauche au cours de la Ve République.
Carrière politique et mandats locaux
Sa trajectoire politique débute dans l’administration préfectorale et dans les cabinets ministériels des années 1960. Affilié au gaullisme par l’intermédiaire de l’union des démocrates républicains (UDR), il passe par des postes ministériels qui l’imposent comme une figure capable de naviguer entre les camps, à la fois sous des gouvernements de droite et de gauche.
Sur le plan local, Olivier Stirn devient maire de Vire (Calvados) de 1971 à 1989, et il est élu député de la cinquième circonscription du Calvados en 1968. Il poursuit sa carrière en Normandie avec l’élection comme député de la Manche en 1986 et la présidence de la communauté urbaine de Cherbourg en 1989, marquant sa présence dans plusieurs bassins territoriaux.
Au niveau national, il occupe des postes ministériels: en 1973, secrétaire d’État auprès du ministre chargé des relations avec le Parlement sous Georges Pompidou; en 1978, secrétaire d’État aux Affaires étrangères sous Valéry Giscard d’Estaing. Par la suite, il participe à des cabinets ministériels qui l’embrassent dans des configurations gouvernementales de droite comme de gauche.
En parallèle, il poursuit une trajectoire politique locale marquée par une profonde implantation normande: en 2014, il tente un retour en politique pour les législatives de 2017 dans le Calvados, sans succès; en 2023, à l’âge de 87 ans, il est nommé maire honoraire de Vire par le préfet du Calvados, une distinction symbolisant son attachement au territoire.
Démission et fin de carrière
Sa carrière nationale s’est brutalement terminée en 1990 lorsque, selon les récits de l’époque, il a été contraint de présenter sa démission après avoir organisé un colloque en payant des figurants pour remplir la salle. Cet épisode a mis fin à ses ambitions nationales et a marqué une fin de parcours au niveau fédéral.
« C’est en Normandie qu’Olivier Stirn a fait sa carrière politique locale », rappelle l’avis nécrologique. Cette phrase résume l’importance de l’ancrage régional dans une trajectoire qui a traversé les décennies et les ruptures des gouvernements.
En dépit de l’épisode de 1990, sa vie politique est restée marquée par un fort ancrage local et par une trajectoire qui a traversé des périodes de loyauté et de réorientation politique, laissant une impression durable dans les collectivités où il a servi.