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Omar Fares : Le soutien mondial à la Palestine en Europe
La Pologne possède une longue histoire en tant que foyer de la communauté juive depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne. De nombreux leaders israéliens, tels que David Ben Gourion, né en Pologne et premier Premier ministre d’Israël en 1948, et Benjamin Netanyahou, né à Jaffa d’un père polonais et d’une mère juive américaine, en sont issus.
Au fil des décennies, la Pologne a suivi la politique soviétique vis-à-vis d’Israël. Après 1951, les relations se sont détériorées, notamment après la guerre des Six Jours en juin 1967, lorsque la Pologne a rompu ses relations diplomatiques avec Israël.
Entretien avec Omar Fares
Pour comprendre la position polonaise contemporaine concernant la guerre israélienne à Gaza, nous avons rencontré Omar Fares, un activiste polonais d’origine palestinienne et président de l’Association palestinienne sociale et culturelle en Pologne. Il cherche à sensibiliser le public à la cause palestinienne à travers des campagnes et des manifestations.
Dans cet entretien, Fares aborde les motivations derrière le mouvement de solidarité avec la Palestine et les défis qu’il rencontre en tant qu’activiste en exil.
Évaluation du soutien à la Palestine
Fares explique que le soutien populaire envers le peuple palestinien après les événements de Gaza est considérablement différent de ce qu’il était auparavant. « En Pologne et en Europe, plus de 26 000 manifestations ont eu lieu cette année. Au début, nous avons rencontré de grandes difficultés. Les médias étaient contrôlés par des intérêts sionistes. » Il souligne que des événements tragiques ont été mal rapportés par les médias, mais grâce à la brutalité israélienne, la perception a progressivement changé.
Le rôle des communautés palestiniennes en Europe
Omar Fares souligne l’importance de la communauté arabe et palestinienne en Pologne, qui compte environ mille personnes. Il décrit comment la mobilisation des étudiants dans les universités américaines et européennes a joué un rôle crucial dans la sensibilisation à la cause palestinienne.
« Nous avons formé des comités dans les universités, tels que ‘Academia la Palestine’, qui ont organisé des manifestations et des conférences sur la situation en Palestine, » explique-t-il.
Engagement des partis politiques
Fares note que le mouvement de solidarité est principalement composé de jeunes et d’étudiants, ainsi que d’un certain nombre de groupes de gauche. « Nous avons de bonnes relations avec eux et avons également établi des collaborations avec des jeunes juifs opposés à l’État sioniste, » ajoute-t-il.
La paix et la liberté
En ce qui concerne la résolution du conflit, Fares insiste sur le fait que le problème fondamental est l’occupation israélienne. « Nous avons le droit d’être libres et de vivre dans une démocratie. Nous devons aborder le sujet de manière réaliste, » dit-il.
La perception internationale
Concernant le soutien international, Fares décrit comment la Pologne, en tant que pays catholique, maintient des relations solides avec l’Église, mais note aussi que la majorité des Européens soutiennent l’existence d’Israël. « Nous devons comprendre comment engager le dialogue avec les Européens, » explique-t-il.
Les défis des représentations médiatiques
Fares critique le traitement médiatique occidental de la lutte palestinienne, affirmant que beaucoup de gens souffrent d’une perception biaisée. « Les partis nationaux véhiculent souvent des sentiments anti-immigrés et les médias ne couvrent pas notre histoire de manière juste, » dit-il.
La situation actuelle en Pologne
Pour conclure, Fares partage son expérience de la vie en Pologne, affirmant que, malgré des éléments de racisme et de xénophobie émergents, la communauté palestinienne s’épanouit. « Nous avons de nombreux professionnels dans divers domaines, et nous espérons continuer à construire des ponts entre les cultures, » conclut-il.