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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté jeudi les responsables libyens à s’engager de manière constructive en s’appuyant sur les propositions d’une commission consultative afin d’adopter une feuille de route visant à organiser des élections nationales. La cheffe de la mission onusienne en Libye, Hanna Tetteh, a présenté une proposition de feuille de route prévoyant l’organisation d’élections présidentielles et législatives dans un délai maximal de 18 mois.
Rapport présenté au Conseil de sécurité
Guterres a soumis un rapport au Conseil de sécurité sur les développements politiques, sécuritaires et économiques en Libye, ainsi que sur les actions menées par la mission des Nations unies d’appui en Libye.
Le rapport souligne la nécessité d’un processus politique dirigé et possédé par les Libyens, accompagné d’un appui international pour permettre la tenue d’élections nationales et la fusion d’institutions légitimes répondant aux aspirations du peuple libyen.
La commission consultative libyenne et ses propositions
La commission consultative, composée de 20 experts libyens indépendants, a été créée par la mission onusienne le 4 février pour définir des options permettant de sortir de l’impasse politique. Ses travaux, clos le 20 mai après trois mois de réunions, ont proposé plusieurs scénarios servant de point de départ à un dialogue national inclusif.
Parmi les options retenues :
- Tenir simultanément des élections présidentielles et législatives.
- Organiser d’abord des élections parlementaires, puis réviser la Constitution et ensuite tenir une élection présidentielle sur la base d’un texte constitutionnel définitif.
- Adopter une Constitution définitive avant toute élection nationale.
- Créer une assemblée constituante pour remplacer temporairement les institutions en place, lancer une révision constitutionnelle puis organiser des élections.
Appel à cesser la violence
Guterres a rappelé que les récentes violences à Tripoli à la mi-mai et l’escalade rapide qui a suivi illustrent « l’urgence » pour les parties libyennes d’abandonner la voie actuelle. Il a appelé au refus de la violence pour atteindre des objectifs politiques et à l’engagement dans un dialogue sérieux afin de revenir sur une trajectoire menant à la paix et à la stabilité durable.
Les affrontements de Tripoli, survenus les 12 et 13 mai, ont poussé le ministère de la Défense du gouvernement d’union nationale à annoncer un cessez-le-feu et le déploiement de forces neutres sur plusieurs points de tension.
Le gouvernement d’union nationale a présenté ces opérations comme une initiative visant à éliminer les milices et à rétablir l’autorité de l’État.
Contexte politique : deux autorités rivales
L’objectif des initiatives onusiennes est d’aboutir à des élections qui permettraient de résoudre le conflit entre deux gouvernements concurrents. L’un est le gouvernement d’union nationale, dirigé par Abdulhamid Dbeibeh et reconnu internationalement, basé à Tripoli et contrôlant l’ouest du pays.
L’autre se réfère au Parlement, qui a, depuis début 2022, installé un exécutif dirigé par Osama Hammad et siège essentiellement à Benghazi, exerçant son influence sur l’est et une grande partie du sud.
La feuille de route proposée par Hanna Tetteh
Lors de son exposé devant le Conseil de sécurité, la cheffe de la mission onusienne en Libye, Hanna Tetteh, a présenté une feuille de route articulée autour de trois piliers :
- Élaborer un cadre électoral techniquement solide et politiquement viable pour des élections présidentielles et législatives.
- Unifier les institutions via la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale.
- Organiser un dialogue large et inclusif pour traiter les enjeux essentiels et créer un environnement propice aux élections.
Tetteh a insisté sur une démarche par étapes, chaque phase facilitant la suivante afin d’assurer la mise en œuvre réussie de la feuille de route. Elle a fixé l’horizon temporel entre 12 et 18 mois pour réaliser l’ensemble du processus menant aux élections.
Consultations et objectifs
Tetteh a indiqué que ses consultations avec diverses composantes de la société libyenne montrent une volonté partagée de mettre fin aux cycles répétés de transitions temporaires et de préserver l’unité et la légitimité des institutions. Le but affiché est de renouveler la légitimité par des élections présidentielles et législatives et de mettre fin aux ingérences étrangères répétées.
La communauté internationale et la mission onusienne insistent sur la nécessité d’un accord politique national pour garantir la tenue d’élections crédibles et apaisantes pour le pays.

