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Les Nations unies ont lancé un nouvel appel en faveur d’une aide humanitaire massive vers Gaza, alors que l’insuffisance des livraisons menace de provoquer des décès liés au froid. Lors d’un point d’information adressé au Conseil de sécurité depuis Jérusalem occupée, le responsable onusien a mis en garde contre l’aggravation rapide des besoins et l’absence de matériaux d’abri indispensables pour affronter la saison hivernale.
Urgence humanitaire à Gaza
Ramez Al‑Akbrouf, vice‑coordinateur spécial pour le processus de paix, a souligné que le risque de mortalité par exposition augmente en raison du manque d’aides. Il a rappelé que les engagements prévus par l’accord de cessez‑le‑feu, entré en vigueur le 10 octobre, incluaient la fourniture de tentes, d’abris mobiles et d’autres matériaux essentiels, obligations qui n’ont pas été pleinement respectées.
Les autorités de Gaza ont à plusieurs reprises insisté sur la nécessité d’acheminer notamment 300 000 tentes et des solutions d’hébergement temporaires. Dans le même temps, le bilan humain et matériel de la campagne militaire reste catastrophique : plus de 70 000 morts et plus de 171 000 blessés, principalement des femmes et des enfants, ainsi qu’une destruction estimée à 90 % des infrastructures civiles.
Expansion des colonies et montée des tensions en Cisjordanie
Al‑Akbrouf a averti que l’expansion continue des implantations israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem‑Est, attise les tensions et entrave l’accès des Palestiniens à leurs terres. Selon lui, ce phénomène menace la viabilité d’un État palestinien contigu et souverain.
Le représentant onusien a également pointé les opérations militaires israéliennes en Cisjordanie, qui ont causé de nombreux morts et blessés, des déplacements massifs et des destructions étendues, en particulier dans les camps de réfugiés. Parallèlement, les attaques de colons se sont intensifiées en fréquence et en violence, souvent en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes, notamment pendant la saison de la récolte des olives.
Réactions arabes au Conseil de sécurité
Lors de la séance consacrée à la situation au Moyen‑Orient, le représentant algérien Ammar Ben Jamaa a dénoncé la persistance d’une politique qu’il a qualifiée d’extermination contre le peuple palestinien à Gaza. Il a appelé les garants de l’accord de cessez‑le‑feu à assumer leurs responsabilités face aux violations alléguées.
Le représentant palestinien, Riyad Mansour, a accusé Israël de poursuivre une politique de déplacement et de remplacement de la population palestinienne, affirmant que des milices de colons agissent de concert avec l’armée dans le but d’annexer la Cisjordanie. Depuis le début des opérations dans la bande de Gaza, l’escalade en Cisjordanie a fait environ 1 097 morts palestiniens, quelque 11 000 blessés et plus de 21 000 arrestations, selon les chiffres évoqués lors de la séance.
Condamnations européennes et position américaine
La France, par la voix de son représentant au Conseil de sécurité, a qualifié d’« atteinte flagrante au droit international » la décision d’approuver la création de 19 avant‑postes et le projet dit E1 situé entre Jérusalem et Ma’ale Adumim. Paris a réaffirmé son opposition à l’expansion des colonies et à toute forme d’annexion en Cisjordanie.
Les États membres européens ont, dans une déclaration commune, dénoncé la montée sans précédent de la violence des colons et réitéré leur engagement en faveur d’une solution à deux États. Ils ont aussi insisté sur l’importance d’une réintégration effective de Gaza à la Cisjordanie et sur le soutien à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens afin qu’elle poursuive son action vitale.
Du côté américain, la numéro deux de la représentation à l’ONU a assuré que Washington s’opposerait à toute annexion de la Cisjordanie et a réclamé l’acheminement des aides humanitaires à Gaza ainsi que la restitution du dernier corps israélien. Elle a appelé le Conseil de sécurité à veiller au respect des engagements pris par les parties concernées.
Les appels à accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza se multiplient donc, alors que la fenêtre pour fournir des abris et des fournitures essentielles avant l’hiver se referme. Les diplomates ont insisté sur la nécessité d’une action concertée pour prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grave et pour préserver toute perspective d’une solution politique durable.