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Le coordinateur humanitaire de l’ONU en Syrie, Adam Abdelmouta, a exprimé sa profonde préoccupation concernant la situation humanitaire dans le pays, récemment marquée par la chute du régime de Bashar al-Assad. Qualifiant la situation de « sombrie », il a appelé le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a mené l’offensive ayant pris la capitale, à maintenir l’ordre et la paix.
Une paix fragile sous le contrôle du HTS
Depuis la prise de pouvoir par le HTS, la police traditionnelle a disparu, laissant aux forces du HTS le soin de maintenir la paix dans les territoires précédemment contrôlés par le régime. Bien que la présence d’armes dans les rues et la nervosité des habitants soient palpables, Abdelmouta a noté qu’il existe une « apparence de paix ».
Il a également souligné que la situation humanitaire demeure « très sombre » et a exprimé ses craintes qu’avec le rétablissement de la paix dans certaines régions, de nombreux réfugiés vivant dans des pays voisins comme la Turquie, le Liban et la Jordanie pourraient revenir en Syrie, aggravant ainsi une crise humanitaire déjà préoccupante.
Le besoin urgent de services de base
Selon les données fournies par Abdelmouta, l’offensive qui a abouti à la chute du régime a provoqué le déplacement d’au moins 374 000 personnes. Il a insisté sur le fait que la Syrie n’est pas équipée pour répondre aux besoins fondamentaux de sa population, notamment en matière de santé, d’éducation, d’eau, d’assainissement, d’infrastructure et de logement.
Un appel à l’unité nationale
Le coordinateur humanitaire a également lancé un appel à l’unité entre les différentes factions syriennes. « Nous avons constamment envoyé des messages sur la nécessité de maintenir la loi et l’ordre, ainsi que d’adopter une approche inclusive dans ce pays très diversifié », a-t-il déclaré.
Il a averti que l’exclusion de certaines factions pourrait mener à de nouveaux conflits et à une instabilité, ce qui est le dernier des besoins pour la Syrie. « Le succès de la transition dépend de la capacité de tous les leaders à s’unir et à forger un chemin commun », a-t-il ajouté.
Les conséquences des attaques israéliennes
Abdelmouta a également mis en garde contre les effets des attaques aériennes israéliennes, rapportant que selon des sources israéliennes, plus de 500 frappes ont été effectuées en Syrie, détruisant 85 % des capacités militaires du pays. Bien que les opérations humanitaires de l’ONU n’aient pas été directement ciblées, ces attaques créent un climat de peur et entravent l’exécution normale des opérations humanitaires.
Un message de solidarité aux Syriens
Enfin, le coordinateur a réitéré l’importance de l’unité pour réussir la transition en Syrie, un pays riche par sa diversité ethnique, religieuse et culturelle. « Il est crucial que cette transition soit inclusive », a-t-il déclaré, en appelant tous les Syriens à se rassembler pour faire face aux défis à venir.