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La Côte d’Ivoire a proclamé Ouattara réélu pour un quatrième mandat au premier tour, avec 89,77 % des voix selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI). Le scrutin s’est déroulé en l’absence des deux principales figures de l’opposition et la participation est estimée à 50,1 %. Des incidents ont été signalés dans plusieurs localités, mais l’ensemble du vote s’est tenu dans le calme selon les autorités.

En Côte d’Ivoire, Ouattara réélu dès le premier tour avec 89,77 %
Selon les résultats provisoires proclamés lundi par la CEI, Alassane Ouattara obtient 89,77 % des suffrages. Son principal rival, Jean-Louis Billon, est crédité de 3,09 %, et la participation est estimée à 50,1 %. Le scrutin a été marqué par l’absence des figures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, radiés des listes électorales et exclus du vote.
La situation a été vécue comme un test pour la stabilité de la région, avec des débats intenses autour des divisions politiques et du rôle de certains cadres du pouvoir.
Participation et répartition géographique selon les résultats provisoires
Les zones du sud et de l’ouest, où l’opposition est traditionnellement forte, ont affiché une participation plus faible que d’autres régions. À Abidjan, la commune de Yopougon a ainsi enregistré une participation de 31 %; dans le nord, Kong et d’autres localités ont vu des scores proches ou dépassant 90 % en faveur du candidat sortant. « C’est sans appel », commentaient les analystes sur le plateau de la NCI, une chaîne privée.
Le président de la CEI, Ibrahime Kuibiert Coulibaly, a insisté sur le fait que le vote s’était tenu convenablement même si des incidents ont été constatés çà et là. « Le taux de participation montre deux choses. D’abord, la mobilisation des partisans de M. Ouattara à été importante, comme le montrent les scores soviétiques dans certaines régions. Et ensuite, les partisans du PPA-CI et du PDCI ne se sont pas rendus aux urnes », a ajouté l’analyste Geoffroy Kouao. William Assanvo, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS), a pour sa part indiqué que « l’absence de MM. Gbagbo et Thiam, leurs appels à ne pas participer au scrutin et le climat de tension qui s’est détérioré au cours des derniers jours laissaient présager une démobilisation significative de l’électorat ».
Front commun et appels à de nouvelles élections
Du côté du Front commun regroupant le PDCI et le PPACI, on a dénoncé une « communauté internationale restée silencieuse » et un régime « qui a érigé la répression et la peur (…) en stratégie électorale ». Ils dénient d’ores et déjà « toute légitimité » à Alassane Ouattara et ont réclamé de nouvelles élections. Près de 44 000 membres des forces de l’ordre ont été déployés sur le territoire et le pouvoir avait interdit les manifestations du Front commun en octobre, procédant à des centaines d’arrestations pour troubles à l’ordre public.
Le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, mais des heurts ont été signalés dans plusieurs localités du centre, du sud et de l’ouest. « Dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé de façon régulière. Toutefois, la Commission électorale indépendante a constaté çà et là des incidents ou des actes de violence et voies de fait ayant entraîné des destructions de biens, des blessés graves et des pertes malheureusement en vie humaine », a déploré lundi le président de la CEI. Selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH, société civile), six personnes sont mortes pendant la campagne électorale avant le scrutin; trois autres sont mortes le jour du vote, et un adolescent de 13 ans a été tué « par un tir » provenant d’un véhicule de transport en commun à Gregbeu. Au total, dix personnes ont été tuées depuis mi-octobre, en marge du processus électoral. Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs courant novembre.