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Le Pakistan a annoncé l’arrestation de quatre membres d’une cellule afghane suspectée d’avoir participé à l’attentat suicide qui a visé, mardi, un tribunal de district à Islamabad et a fait 12 morts et des dizaines de blessés. Les autorités affirment que ces détenus sont liés aux talibans pakistanais, connus sous le nom de Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP). L’annonce intervient alors que les tensions entre Islamabad et Kaboul s’intensifient après plusieurs attaques transfrontalières.
Arrestations et allégations officielles
Le gouvernement pakistanais a déclaré que la cellule était « gérée et guidée à chaque étape par le haut commandement basé en Afghanistan ». Il a précisé que le chef présumé de la cellule et trois autres membres étaient en garde à vue.
Les autorités ont identifié le kamikaze comme étant Usman, alias Qari, originaire de la province de Nangarhar, à l’est de l’Afghanistan. Le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, a confirmé devant le Sénat que le kamikaze était de nationalité afghane.
- Nombre de morts dans l’attentat : 12 personnes.
- Nombre de blessés : plusieurs dizaines.
- Organisme impliqué dans les arrestations : Bureau du renseignement national et Département de lutte contre le terrorisme.
Enquête et éléments révélés
Selon les enquêteurs, l’un des suspects, Sajid Ullah, a déclaré que Saeed-ur-Rehman — un commandant des talibans pakistanais connu sous le nom de Daadullah — avait ordonné l’attaque via l’application de messagerie Telegram. Le suspect aurait reçu des photos du kamikaze et des instructions pour l’accueillir après son passage de l’Afghanistan au Pakistan.
Le gouvernement indique que Daadullah, originaire de la région de Bajaur au Pakistan, fait partie de la branche renseignement du TTP et se cacherait actuellement en Afghanistan. Les autorités n’ont pas précisé le lieu exact des arrestations.
Les enquêtes se poursuivent et, selon le communiqué officiel, d’autres révélations et arrestations sont attendues.
Contexte des attaques et réactions
Islamabad avait été en grande partie épargnée par les violences des groupes armés ces dernières années ; le dernier attentat suicide remontait à décembre 2022. Cependant, les autorités observent une recrudescence des actes violents attribués à des groupes supposément abrités sur le sol afghan.
Parmi les attaques récentes figure l’assaut contre le Cadet College Wana, une école liée à l’armée dans le nord-ouest du Pakistan. L’attaque a provoqué un affrontement de près de 20 heures, au cours duquel trois soldats et tous les assaillants ont été tués. Le ministre Naqvi a affirmé que des ressortissants afghans ont également participé à cette attaque.
- Réaction du gouvernement afghan : pas de commentaire sur les accusations formelles, mais « profond chagrin et condamnation » exprimés après les deux attaques.
- Réaction du TTP : aucun commentaire officiel sur les arrestations pour le moment.
- Développements diplomatiques : détérioration marquée des relations entre Islamabad et Kaboul, avec des affrontements transfrontaliers meurtriers le mois précédent.
Conséquences régionales et position de l’exécutif pakistanais
Les récents échanges de tirs transfrontaliers ont été parmi les plus graves en années, faisant plus de 70 victimes et touchant notamment des civils afghans, selon l’ONU. Les deux pays avaient conclu un cessez-le-feu fragile le 19 octobre 2025, mais n’ont pas réussi à finaliser ses modalités lors de plusieurs séries de négociations.
Le Premier ministre Shehbaz Sharif a qualifié l’attentat d’Islamabad d’« acte d’un terrorisme horrible ». Il a appelé de nouveau à la paix et demandé qu’Afghanistan soit partenaire de cette paix, tout en soulignant la nécessité de contrer les groupes armés : « Nous voulons la paix. Nous voulons que l’Afghanistan accepte et soit partenaire dans la paix… mais nous ne pouvons pas croire aux mensonges et ne pas maîtriser les terroristes. »
Les nouvelles arrestations et l’évolution de l’enquête pourraient impacter les relations bilatérales et risquent d’attiser de nouvelles hostilités si les tensions ne sont pas maîtrisées.