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Le nom de Palantir revient régulièrement dans des rapports internationaux et onusiens, tandis que des activistes et des manifestants la décrivent comme « une énorme entreprise américaine secrète de technologies d’espionnage » au service du projet politique de Donald Trump. Palantir est citée par des rapports internationaux parmi 15 entreprises accusées de contribuer aux crimes commis par l’occupation israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9).
Développement d’outils de surveillance
Fondée après les attentats du 11 septembre 2001 (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/30/%D9%87%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%AA-11-%D8%B3%D8%A8%D8%AA%D9%85%D8%A8%D8%B1-2001) par Peter Thiel, Alexander Karp et trois autres associés, Palantir s’est spécialisée dans l’analyse de données massives. Ses outils ont été conçus pour automatiser des tâches autrefois effectuées manuellement par les services de renseignement américains (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/30/%d9%88%d9%83%d8%a7%d9%84%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%a7%d8%b3%d8%aa%d8%ae%d8%a8%d8%a7%d8%b1%d8%a7%d8%aa-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%b1%d9%83%d8%b2%d9%8a%d8%a9).
Peter Thiel, président du conseil de Palantir, est un milliardaire germano-américain connu pour avoir contribué au lancement de Facebook et de PayPal. Il est décrit par certains observateurs comme hostile à la démocratie et aux droits des femmes, et entretient des liens avec des figures politiques conservatrices américaines, dont JD Vance (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/7/16/jd-vance).
Alexander Karp, PDG de l’entreprise, est un homme d’affaires américain dont la fortune est estimée par Forbes à dépasser 12 milliards de dollars, ce qui le place parmi les personnes les plus riches au monde.
Contrats massifs et expansion militaire
Les archives de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) montrent que Palantir a obtenu récemment un contrat de 30 millions de dollars pour construire une plateforme de suivi des mouvements des migrants aux États‑Unis et créer une base de données centrale visant à accélérer les procédures de rapatriement (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/8/13/%d8%aa%d8%b9%d8%b1%d9%81-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d9%85%d9%81%d9%87%d9%88%d9%85-%d8%a7%d9%84%d8%aa%d8%b1%d8%ad%d9%8a%d9%84).
Sous l’administration Trump, et avec des contrats signés avec l’armée américaine, la valeur boursière de Palantir a grimpé. L’entreprise a annoncé des résultats financiers très supérieurs aux attentes au deuxième trimestre 2025, et le Pentagone lui aurait attribué un contrat potentiellement évalué à 10 milliards de dollars sur la décennie à venir.
Palantir a également conclu de nouveaux accords avec sept agences fédérales à Washington (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/28/%D9%88%D8%A7%D8%B4%D9%86%D8%B7%D9%86-%D8%AF%D9%8A-%D8%B3%D9%8A). Face aux menaces internationales — guerre en Ukraine, tensions sino‑taïwanaises — le Pentagone a fait de l’extraction de données et de l’usage du Palantir intelligence artificielle une priorité stratégique (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/6/6/%D8%A7%D9%84%D8%B0%D9%83%D8%A7%D8%A1-%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%B5%D8%B7%D9%86%D8%A7%D8%B9%D9%8A-%D8%AD%D9%8A%D9%86%D9%85%D8%A7-%D8%AA%D9%81%D9%83%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A2%D9%84%D8%A9).
Fonctionnalités et accusations d’espionnage
Le cœur des systèmes développés par Palantir est une application capable de relier des informations personnelles et officielles issues de sources diverses pour dresser des profils détaillés et prédire des comportements grâce à l’intelligence artificielle.
Parmi les types de données que l’application peut corréler, on compte :
- numéros de téléphone et historiques d’appels ;
- données administratives (sécurité sociale, registres universitaires) ;
- fiches judiciaires et rapports de police ;
- infractions routières et autres traces administratives.
Grâce à ces croisements, l’outil prétend prédire des actions individuelles, ce qui lui vaut d’être qualifié d’outil d’espionnage. Palantir a vendu ses solutions à plusieurs pays, dont Israël, et des enquêtes ont évoqué l’usage de ces technologies dans la surveillance de personnalités — parmi elles l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel et l’ex‑président français François Hollande (https://www.aljazeera.net/icons/kingsandheads/2012/5/8/%D9%81%D8%B1%D8%A7%D9%86%D8%B3%D9%88%D8%A7-%D9%87%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%86%D8%AF) — ainsi que contre des opposants dans plusieurs pays arabes.
Soutien aux opérations israéliennes à Gaza
La position de Palantir vis‑à‑vis de Gaza a été rendue publique à plusieurs reprises par les dirigeants de l’entreprise. Alexander Karp a déclaré que Palantir avait participé à « des opérations décisives en Israël » et s’est montré ouvertement favorable aux autorités israéliennes.
En octobre 2023, la société a publié une pleine page dans le New York Times sur laquelle figurait la mention « Palantir soutient Israël ». Des médias ont rapporté que l’armée israélienne utilise des programmes d’intelligence artificielle de Palantir pour identifier et frapper des cibles à Gaza, ainsi que pour analyser des images de drones (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2019/7/27/%D8%A7%D9%84%D8%B7%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D9%8A%D8%B1%D8%A9-%D8%B7%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D8%A7%D8%AA-%D8%A8%D8%AF%D9%88%D9%86-%D8%B7%D9%8A%D8%A7%D8%B1).
Selon des enquêtes, la technologie fournie par Palantir a servi à alimenter des capacités de ciblage, en fournissant aux forces israéliennes et aux services de renseignement des données permettant de décider du lancement de frappes sur des lieux précis, qu’il s’agisse d’habitations ou de véhicules en mouvement.
Par ailleurs, des rencontres politico‑économiques ont illustré le lien entre responsables israéliens et investisseurs technologiques américains. Bloomberg a rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a rencontré à New York des investisseurs et dirigeants de la tech, dont Peter Thiel, pour discuter des perspectives de l’intelligence artificielle et de son rôle pour l’économie et la sécurité d’Israël (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/25/%D8%A8%D9%86%D9%8A%D8%A7%D9%85%D9%8A%D9%86-%D9%86%D8%AA%D9%86%D9%8A%D8%A7%D9%87%D9%88).
Accusations d’« économie de l’extermination » et réactions
Des voix critiques pointent désormais Palantir parmi les entreprises qui profiteraient de ce que certains rapports appellent « l’économie de l’extermination » dans les territoires palestiniens occupés. La rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a mis en lumière le rôle de nombreuses multinationales, dont Palantir, et a estimé que la coopération de ces entreprises avec l’occupation s’est intensifiée après octobre 2023 (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/10/20/%D9%81%D8%B1%D8%A7%D9%86%D8%B4%D9%8A%D8%B3%D9%83%D8%A7-%D8%A3%D9%84%D8%A8%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%B2-%D9%85%D8%B3%D8%A4%D9%88%D9%84%D8%A9-%D8%AD%D9%82%D9%88%D9%82%D9%8A%D8%A9).
Des organisations comme l’American Friends Service Committee ont également classé Palantir parmi des dizaines d’entreprises « bénéficiaires » des opérations à Gaza, évoquant des implications possibles dans des violations internationales (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/21/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%A8%D8%A7%D8%AF%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9).
Sur le plan financier et institutionnel, la contestation s’est traduite par des mesures concrètes : la société norvégienne de gestion d’actifs Storebrand, l’un des principaux investisseurs en Scandinavie, s’est retirée de Palantir en raison de son implication auprès des autorités israéliennes. Storebrand a déclaré que son analyse montrait que Palantir fournissait des produits et services, notamment des systèmes policiers prédictifs basés sur l’IA, qui soutiennent la surveillance des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/21/%D8%A7%D9%84%D8%B6%D9%81%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%BA%D8%B1%D8%A8%D9%8A%D8%A9).