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Paracétamol et grossesse: étude réfute le lien

by charles
France; États-Unis

Une étude publiée dans BMJ affirme qu’il n’existe pas de lien clair entre l’exposition au paracétamol pendant la grossesse et l’autisme ou le trouble du déficit de l’attention (TDAH) chez l’enfant, contredisant certaines déclarations publiques récentes. L’enchaînement de remarques politiques autour du sujet nourrit le débat, mais l’OMS et des chercheurs rappellent l’absence de preuves d’un tel lien. Le travail est décrit comme une revue parapluie, visant à synthétiser des recherches existantes plutôt que de présenter de nouvelles données. Dans ce contexte, les autorités sanitaires appellent à distinguer données scientifiques et commentaires médiatiques.

Une synthèse parapluie et le consensus international

Selon l’étude publiée par la revue BMJ, il s’agit d’une « revue parapluie » qui ne présente pas de nouvelles observations mais compile d’autres études pour dresser l’état des connaissances. Cette approche a été saluée par des chercheurs comme un outil de synthèse de grande qualité.

« Les données actuellement disponibles sont insuffisantes pour avérer un lien entre l’exposition au paracétamol in utero et l’autisme ainsi que le trouble du déficit de l’attention (TDAH) pendant l’enfance », conclut cette étude.

La revue rappelle que les résultats restent sujets à la prudence et que d’autres facteurs comme les prédispositions génétiques ou l’état de santé de la mère n’ont pas été systématiquement exclus dans les études précédentes. Dans ce cadre, des chercheurs notent que les conclusions varient selon la qualité des études; d’autres travaux évoquent une qualité « faible » ou « extrêmement faible » des données examinées.

«(Elle) se base sur une méthodologie de grande qualité qui confirme ce que les experts répètent à travers le monde entier», a ainsi jugé Dimitrios Sassiakos, professeur d’obstétrique à l’University College London, dans une réaction au Science Media Center britannique.

Les auteurs précisent que ces remarques s’inscrivent dans une vision globale des connaissances: la plupart des études antérieures ne démontrent pas clairement d’effet causal et les résultats dépendent des critères de sélection et des variables examinées. L’OMS avait déjà insisté après les propos de Donald Trump sur l’absence de preuves d’un tel lien et sur le fait que le consensus médical ne retient pas cette hypothèse. Le BMJ appelle néanmoins à une approche méthodologique rigoureuse pour les recherches futures.

Photo médicale sur la grossesse et le médicament paracétamol
Représentation générale du débat sur le paracétamol et la grossesse

Trump, OMS et les réactions internationales

Le sujet a pris une tournure politique avec les déclarations publiques de Donald Trump, qui a plusieurs fois évoqué l’idée d’un lien et, en septembre, a explicitement appelé les femmes enceintes à ne pas prendre de paracétamol. L’Organisation mondiale de la Santé a aussitôt rappelé l’absence de preuves d’un tel lien et a souligné le consensus international sur le sujet.

Les spécialistes insistent sur le fait que les prises de position publiques ne remplacent pas les évaluations scientifiques et que des résultats contradictoires peuvent émerger tant que les recherches restent imparfaites ou soumis à des biais.

Ce que recommandent les autorités et implications pour les patientes

La majorité des autorités sanitaires continuent de considérer le paracétamol comme l’antidouleur de choix pendant la grossesse lorsqu’il est utilisé selon les prescriptions et les doses recommandées. L’étude BMJ rappelle aussi que l’aspirine et l’ibuprofène présentent des risques potentiels pour le fœtus, d’où l’importance du choix médicamenteux et du suivi médical. Les auteurs insistent sur le fait que ce consensus ne signifie pas l’absence totale de risques et invite à des recherches plus rigoureuses, tout en rappelant que la science doit primer sur les débats politiques.

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