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Paris AI Summit : Les États-Unis et le Royaume-Uni refusent l’accord
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont refusé de signer une déclaration lors du Sommet de l’Action sur l’Intelligence Artificielle, qui appelait à des politiques visant à « assurer que l’IA soit ouverte, inclusive, transparente, éthique, sûre, sécurisée et digne de confiance ».
Le sommet, qui s’est tenu à Paris lundi et mardi, a rassemblé des représentants de plus de 100 pays pour discuter de la manière d’atteindre un consensus sur le développement de l’IA.
Ce qu’il faut savoir sur le sommet et la course à l’IA
Voici les principaux sujets abordés lors du sommet :
- La nécessité de créer un écosystème d’IA diversifié et inclusif, basé sur les droits de l’homme.
- Les préoccupations concernant une régulation excessive qui pourrait étouffer l’innovation.
- L’importance de réduire les inégalités numériques et de soutenir les pays en développement dans leur développement de l’IA.
Le président français Emmanuel Macron, co-hôte du sommet avec le Premier ministre indien Narendra Modi, a qualifié le sommet de « signal d’alarme pour la stratégie européenne », soulignant que le continent a pris du retard dans la course au développement de l’IA.
La déclaration du sommet
Les pays participants ont été invités à signer un engagement pour une IA digne de confiance dans le monde du travail, une déclaration non contraignante. Cette déclaration met en avant six priorités principales :
- Promouvoir l’accessibilité de l’IA pour réduire les inégalités numériques.
- Assurer que l’IA soit ouverte, inclusive, transparente, éthique, sûre, sécurisée et digne de confiance.
- Encourager l’innovation en créant des conditions favorables au développement de l’IA.
- Encourager le déploiement de l’IA pour façonner positivement l’avenir du travail.
- Rendre l’IA durable pour les personnes et la planète.
- Renforcer la coopération internationale en matière de gouvernance.
Qui a signé l’engagement et qui ne l’a pas fait ?
Au total, soixante pays ont signé la déclaration, y compris le Canada, la Chine, la France et l’Inde. Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas signé la déclaration finale.
Les raisons de l’opposition des États-Unis et du Royaume-Uni
Les États-Unis n’ont pas fourni d’explication officielle pour leur refus de signer. Néanmoins, dans son discours au sommet, le vice-président américain JD Vance a souligné les préoccupations de l’administration concernant une régulation excessive qui pourrait étouffer l’innovation dans le secteur de l’IA. Il a averti que des réglementations strictes pourraient « tuer une industrie transformative ».
Quant au Royaume-Uni, un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a déclaré : « Nous avons estimé que la déclaration ne fournissait pas suffisamment de clarté pratique sur la gouvernance mondiale et ne répondait pas de manière adéquate aux questions plus difficiles concernant la sécurité nationale. » Il a ajouté que « la sécurité reste une partie vitale de l’avenir de l’IA ».
Qui gagne la course à l’IA ?
Bien que les États-Unis semblent avoir une solide emprise sur la dominance technologique de l’IA, la Chine a récemment surpris le monde avec le lancement global de DeepSeek, un chatbot similaire à ChatGPT, mais développé à une fraction du coût. Certains pays ont bloqué l’accès à DeepSeek en raison de préoccupations liées à la sécurité.
Toby Walsh, scientifique en chef à l’Institut d’IA de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, a déclaré que pour l’instant, c’est une course entre les États-Unis et la Chine, mais que « la course n’est pas terminée ».
Les réalisations des États-Unis en matière d’IA
OpenAI a rapidement pris de l’avance dans la course lorsqu’il a lancé ChatGPT le 30 novembre 2022. Ce dernier est devenu l’application de consommation à la croissance la plus rapide au monde. Le président américain Donald Trump a déclaré dès le début de son second mandat qu’il soutenait pleinement le développement de l’IA aux États-Unis, annonçant un investissement de 500 milliards de dollars pour financer l’infrastructure de l’IA.
Les réalisations de la Chine
En mars 2023, le géant technologique chinois Baidu a présenté sa plateforme appelée Ernie Bot, qui a connu des débuts difficiles. Cependant, le lancement de DeepSeek a créé un véritable tremblement dans le secteur technologique mondial.
La capacité de l’Europe à rattraper son retard
La création d’un environnement commercial plus fluide pour le développement de l’IA en Europe a été un objectif du sommet. Cependant, cela pourrait s’avérer difficile à réaliser, la réglementation européenne sur l’IA étant déjà la plus complète au monde.
Adrian Monck, ancien directeur général du Forum économique mondial, a ajouté que si nous ne voyons pas la croissance économique se répandre au-delà des États-Unis, « nous aurons quelques années difficiles à venir ».