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Paris atteint 300 rues piétonnes près des écoles pour un environnement plus sûr

by Sara
France

La Ville de Paris a atteint la barre symbolique des 300 rues piétonnes aux abords des établissements scolaires, une avancée de l’aménagement urbain destinée à renforcer la sécurité enfants et à améliorer le cadre de vie ; ce déploiement, célébré samedi, s’inscrit dans un plan plus large de végétalisation et de transformation des rues.

rues piétonnes Paris : bilan chiffré et objectifs tenus

Depuis la rentrée de septembre, le nombre de rues complètement ou partiellement piétonnisées aux abords des écoles a atteint 300. Cet objectif avait été fixé en 2020 par David Belliard, adjoint écologiste en charge des transports à la mairie de Paris, lors de la campagne municipale. Cinq ans plus tard, la municipalité annonce que l’objectif est désormais atteint, avec un rythme d’implantation d’une à deux rues par mois.

« Nous en réalisons une à deux par mois et à la fin du mandat on sera à 304 rues aux écoles, dont 100 aménagées et végétalisées. Ce sont des rues, des îlots entiers, rendus aux enfants et aux habitants. C’est l’illustration la plus concrète et utile de tout ce que nous avons mené, c’est une des choses dont je suis le plus fier », s’enorgueillit David Belliard, candidat écologiste aux municipales de 2026.

La fête organisée samedi rue Tandou, près du bassin de la Villette (XIXe), illustrait ces aménagements : animations pour les familles et scènes de rue où les enfants peuvent circuler et jouer sans la présence des véhicules.

Accueil des parents, lien social et qualité de l’air

Le principal objectif affiché reste la sécurisation du trajet des élèves en limitant la circulation automobile aux abords des établissements. « Nous voulons que Paris retrouve des rues, où il est possible de lâcher la main d’un enfant », a déclaré Patrick Bloche (PS), premier adjoint, présent samedi rue Tandou lors de la Fête des rues aux écoles.

François Dagnaud (PS), maire du XIXe, insiste sur l’impact social : « Il s’agit de réinvestir la ville pour la rendre plus accueillante aux enfants. Les enfants peuvent jouer dans la rue et les parents se retrouver entre eux, c’est un vrai créateur de lien social ! »

Des parents interrogés témoignent d’un changement tangible : « Quand je vivais à Asnières (Hauts-de-Seine), il fallait traverser trois voies automobiles pour rejoindre l’école. Ici, je peux discuter avec d’autres parents pendant que les enfants jouent et courent dans la rue sans se soucier des voitures », confie Sonia, mère de deux enfants. Nejma, une autre maman, ajoute : « J’ai connu la rue avant qu’elle soit piétonnisée et cela n’avait rien à voir. Les parents récupéraient leurs enfants à la sortie de l’école et partaient tout de suite. Aujourd’hui ça fait un sas, où ils peuvent continuer à jouer en enlevant leurs cartables. »

Au‑delà du lien social, des mesures d’impact sur la qualité de l’air ont été publiées : une étude de 2024 de l’association Respire, portant sur dix rues aux écoles (dont une à Bagnolet, Seine‑Saint‑Denis), montre des baisses des concentrations de dioxyde d’azote pouvant aller jusqu’à 30 %.

Acceptation locale, contraintes logistiques et voix discordantes

La mise en place des rues aux écoles progresse de manière inégale selon les arrondissements : le XIXe compte 28 rues aux écoles, tandis que le VIe n’en dénombre que trois. Jean‑Paul Lecoq (LR), maire du VIe, justifie ce faible nombre : « À la suite de regroupements, je n’ai que quatre groupes scolaires dans mon arrondissement. Le chantier de la rue Littré a pris du retard en raison de deux ans des travaux de la cour oasis de l’école et des JO de Paris 2024. Ces rues sont une bonne idée, mais il faut être pragmatique et ne pas vouloir à tout prix épingler des rues aux écoles sur la carte et s’adapter à la réalité du terrain. »

Des commerçants et certains habitants soulignent des inconvénients pratiques : un commerçant de la rue du Rocher (VIIIe), aménagée en rue aux écoles au niveau du lycée Racine, pointe des livraisons rendues plus compliquées par l’ouverture et la fermeture de barrières, et évoque parfois un danger accru pour des piétons moins vigilants.

Projets à venir et concertation

La majorité municipale affirme tenir compte des oppositions locales : « Les opposants ne sont jamais contre la rue aux écoles, mais contre les changements du plan de circulation qui l’accompagne. Il y a une opposition très forte à ces changements de circulation, notamment dans le VIIe, mais si on se heurte à une fin de non‑recevoir des équipes locales, on ne le fait pas », indique David Belliard.

Thomas Chevandier (PS), adjoint à la construction publique, rappelle que les aménagements se font en concertation et appuie l’effet économique : « Tout est toujours concerté avec les habitants et une étude l’Apur montre que le chiffre d’affaires des commerçants augmente à chaque fois qu’une rue est piétonnisée. »

La municipalité prévoit de poursuivre les aménagements et d’intégrer ces opérations dans un plan de végétalisation visant 500 rues, projet approuvé en mars lors d’une votation citoyenne.

Le déploiement des rues piétonnes Paris devrait se poursuivre au rythme annoncé, avec des études et discussions locales avant chaque ouverture afin d’adapter le dispositif aux contraintes spécifiques de chaque quartier.

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source:https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-passe-le-cap-des-300-rues-pietonnes-pres-des-ecoles-pour-etre-plus-accueillante-aux-enfants-28-09-2025-6QFZ7NHQFJDIFAI7RSNZJD4K7I.php

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