Le Parlement européen a une nouvelle fois confirmé son rôle de bastion de la démocratie face aux tensions croissantes autour de la gestion de l’Union et des positions de ses dirigeants. Ce jeudi à Strasbourg, la tentative de censure visant Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a été largement rejetée, conservant ainsi son mandat malgré une opposition frontale de l’extrême droite et des critiques internes de la part d’élus de gauche et du centre.
Un vote à majorité contre la motion de censure
Initiée par Gheorghe Piperea, député roumain d’extrême droite, cette motion de censure accusait Von der Leyen de manque de transparence dans la gestion des contrats de vaccins contre le COVID-19, notamment dans le cadre du fameux « Pfizergate », où la cheffe de la Commission n’a jamais dévoilé un échange de SMS avec le PDG de Pfizer, Albert Bourla. Malgré ces accusations, le vote s’est soldé par une majorité écrasante : 360 eurodéputés sur 553 ont repoussé la proposition, contre 175 qui l’ont soutenue et 18 abstentions.
Ce rejet reflète la solidité relative du soutien dont bénéficie la présidente de la Commission, issue du groupe du PPE (droite), qui a réussi à faire bloc autour d’elle en pleine période de turbulences mondiales. La majorité au sein du Parlement est toutefois fragile, avec une augmentation notable de la présence des nationalistes et de l’opposition qui critiquent sa gestion perçue comme trop verticale et opaque.
Les enjeux et les critiques
Alors que la majorité pro-européenne se divise, notamment entre la droite conservatrice, les sociaux-démocrates et une frange des Verts, la tension reste palpable. Ursula von der Leyen a été vivement critiquée par ses opposants, qui lui reprochent une gestion centralisée et suspecte dans des affaires telles que le « Pfizergate ». La question de transparence a été au cœur du débat, alimentant la méfiance croissante à l’égard de ses méthodes.
De plus, cette motion intervient dans un contexte où des figures politiques comme Viktor Orban, Premier ministre hongrois, ont appelé à une résistance contre ce qu’ils qualifient d’« ingérence » de Bruxelles et de « gouvernance non démocratique ». La majorité du PPE, quant à elle, insiste sur la stabilité que représente la figure de Von der Leyen pour l’unité européenne et la réponse aux crises mondiales.
Ce vote, bien que largement favorable à la cheffe de la Commission, ne dissipe pas les tensions en interne et soulève la question de la confiance dans la gouvernance européenne. La majorité des eurodéputés, y compris ceux issus des rangs du centre ou de la gauche, semblent considérer que la stabilité et la cohésion de l’Union l’emportent sur les critiques ponctuelles.