Table of Contents
La décision du ministre-président néerlandais Dick Schoof et de son cabinet de ne pas présenter de condoléances officielles à la famille de Desi Bouterse, ancien président de Suriname décédé mercredi, soulève des questions. Selon l’agence de presse ANP, cette omission est inhabituelle, car de telles condoléances sont généralement exprimées lors du décès d’un ancien dignitaire étranger.
Relations tendues avec le gouvernement néerlandais
Les relations entre Bouterse et le gouvernement néerlandais ont été très tendues pendant de nombreuses années. Ancien président d’un pays qui était une colonie néerlandaise jusqu’en 1975, Bouterse avait souvent exprimé son opposition à La Haye. Cependant, le ministre Schoof a envoyé un message sur X, mettant en lumière les victimes des « Decembermoorden », où quinze opposants au régime de Bouterse furent torturés et exécutés en 1982.
Une condamnation non purgée
À la fin de l’année dernière, la Cour de justice de Suriname a condamné Bouterse à une peine de vingt ans de prison pour son implication dans ce massacre. Avec son décès, il n’a jamais purgé cette peine. Dans son message, Schoof a souhaité « paix et dignité à tous les Surinamais ».
Réactions officielles à Suriname
Le président actuel de Suriname, Chan Santokhi, a présenté ses condoléances à la famille de Bouterse, tout en appelant à la « dignité, au calme, à la paix et à l’ordre » dans une déclaration officielle. Le vice-président Ronnie Brunswijk a également exprimé ses condoléances, rappelant l’impact durable de Bouterse sur le pays et espérant que son héritage soit une source d’inspiration.
Un passé controversé
Bouterse a été condamné aux Pays-Bas pour trafic international de cocaïne, ayant reçu une peine par contumace de onze ans en 2001. Selon son avocate Inez Weski, la figure de Bouterse ne peut pas être dissociée de l’histoire de Suriname, souvent considéré comme une proie des politiques coloniales. Elle a qualifié la condamnation de « justice coloniale » et a souhaité un avenir libre pour Suriname.