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L’Église d’Angleterre est à nouveau sous le feu des critiques, avec l’archevêque d’York, Stephen Cottrell, accusé d’avoir tardé à prendre des mesures contre un prêtre impliqué dans une affaire de pédocriminalité. Alors qu’il est prévu qu’il prenne la tête de l’Église le 6 janvier en tant que remplaçant de Justin Welby, l’archevêque de Canterbury démissionnaire, cette situation soulève de nombreuses questions sur sa crédibilité.
Des accusations graves contre l’archevêque d’York
Les accusations à l’encontre de Stephen Cottrell sont liées à une enquête de la BBC qui met en lumière des événements remontant à 2010, période durant laquelle il était évêque de Chelmsford, dans le sud-est de l’Angleterre. On lui reproche d’avoir maintenu en service le prêtre David Tudor, qui avait été interdit de se retrouver seul avec des enfants suite à plusieurs cas d’agressions sexuelles.
La suspension de David Tudor
David Tudor a récemment été interdit de ministère par l’Église d’Angleterre après avoir admis avoir eu des relations sexuelles avec deux jeunes filles mineures. Stephen Cottrell a déclaré avoir « suspendu David Tudor à la première occasion » lorsque de nouvelles accusations ont été portées à la police en 2019. Toutefois, il a affirmé qu’il n’était pas légalement possible d’agir auparavant, exprimant des regrets quant à l’inaction de l’Église.
Une mise en place d’un organe indépendant
L’archevêque d’York a promis de faire « tout ce qui est en son pouvoir » pour établir un « organe indépendant » qui aiderait les responsables de l’Église à prendre des décisions dans les affaires d’agressions sexuelles. Ce projet, qu’il soutient depuis plusieurs années, aurait pour but de permettre aux personnes ayant des préoccupations de se faire entendre.
Au moins sept femmes ont allégué avoir été sexuellement agressées par David Tudor alors qu’elles étaient mineures. D’après la BBC, l’une d’elles a reçu une compensation « à six chiffres » de l’Église en 2019, tandis que d’autres ont intenté des poursuites civiles.
La crédibilité de l’archevêque en question
David Tudor a exercé pendant plus de 46 ans au sein de l’Église d’Angleterre, notamment à Londres et dans l’est du pays. Son incapacité à agir face à ces accusations a été fortement critiquée. L’évêque de Newcastle, Helen-Ann Hartley, a déclaré que son inaction « sape complètement (sa) crédibilité ». Elle s’interroge sur la capacité de Cottrell à diriger une institution dans de telles conditions.
Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu, l’Église anglicane ayant été critiquée pour avoir étouffé un autre scandale d’agressions physiques et sexuelles. Un rapport a révélé qu’un avocat, décédé en 2018, aurait pu être traduit en justice si les responsables de l’Église avaient agi en temps voulu, contribuant ainsi à la démission de l’archevêque de Canterbury, Justin Welby.