Table of Contents
Le pétrolier surnommé Pushpa ou Boracay, arraisonné par les autorités françaises au large des côtes françaises, a repris sa route vers le canal de Suez après une garde à vue et des poursuites. Le navire, battant pavillon béninois et considéré comme faisant partie de la « flotte fantôme » utilisée par la Russie pour contourner les sanctions, est au cœur d’un dossier qui mêle droit maritime, sécurité européenne et tensions entre Paris et Moscou. Le parquet de Brest a ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et un « refus d’obtempérer », et deux membres d’équipage ont été placés en garde à vue. Des autorités ont ramené le commandant et son second sur le navire à l’issue de la garde à vue; le commandant est convoqué au tribunal le 23 février 2026. Sur le plan politique, Emmanuel Macron a appelé à accroître la pression et Vladimir Poutine a dénoncé l’opération comme piraterie.
Arraisonnement et poursuites judiciaires
Les autorités ont arraisonné le pétrolier et ouvert une enquête, le parquet évoquant des motifs de « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et un « refus d’obtempérer », passibles d’un an de prison et 150 000 euros d’amende. Deux membres d’équipage, se présentant comme le commandant et le second, ont été placés en garde à vue et « ramenés sur leur navire à l’issue de la garde à vue », selon une source proche du dossier et selon le parquet. Le commandant est convoqué au tribunal de Brest le 23 février 2026.
Dans le cadre de l’enquête, les autorités évoquent des « délits maritimes » liés à la nationalité et au refus d’obtempérer. Le siège et les éléments recueillis doivent éclairer les circonstances de l’interception et les mesures prises à bord. Le commandant et son second, tous deux de nationalité chinoise, ont été ramenés sur le navire à l’issue de leur garde à vue, et l’enquête se poursuit dans ce cadre.
Reprise de la route et réactions publiques
Selon Marine Traffic et d’autres sources, le navire naviguait au large de La Rochelle en direction du canal de Suez, affichant une trajectoire vers le sud-ouest et une route indicative vers le canal de Suez. Le président français Emmanuel Macron a déclaré vouloir accroître la pression sur la flotte fantôme afin de réduire la capacité de la Russie à financer son effort de guerre; « Nous voulons accroître la pression sur la Russie afin de la convaincre de revenir à la table des négociations », a-t-il dit depuis Copenhague, le 1er octobre.
De son côté, Vladimir Poutine a qualifié l’intervention de piraterie, parlant d’un acte qui, selon lui, montre les tensions autour des flux d’hydrocarbures. « Acte de piraterie » est l’expression employée pour décrire l’opération, selon les sources réparties sur le dossier. Ces échanges s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large des États européens et de l’Otan pour freiner les exportations russes et faire pression sur Moscou à l’approche d’échéances diplomatiques.
Le navire avait quitté le port de Primorsk en Russie et faisait l’objet de règles européennes restrictives, avec des sanctions visant les entités liées à la route du pétrole russe. Le président Macron a également souligné que l’action s’inscrivait dans une logique de pression coordonnée au niveau européen, en marge des sommets européens et des discussions sur les moyens de durcir les mesures contre les flux énergétiques russes.
Contexte et statut de la flotte fantôme
Le navire est soupçonné de faire partie d’une fameuse « flotte fantôme » utilisée par la Russie pour exporter du pétrole malgré les sanctions internationales. Battant pavillon béninois, il a changé d’immatriculation à plusieurs reprises, passant successivement par le Gabon, les îles Marshall et la Mongolie, selon les sources consultées. Le sujet est au cœur des débats sur la manière dont les sanctions européennes s’appliquent et sur les mécanismes permettant à Moscou d’écouler son pétrole.
Selon The Maritime Executive, le pétrolier « a pu servir de plateforme de lancement » ou comme « leurre ». Le Kremlin a aussi réagi, estimant que la rétention du Boracay par la France était une « hystérie ». L’ensemble des éléments montre une opération qui s’inscrit dans un contexte plus large de contrôles et de confrontations entre Paris, Bruxelles et Moscou, et qui pourrait influencer les discussions publiques sur les mesures à prendre dans les prochains mois.