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La version révisée du plan américain visant à mettre fin à la guerre en Ukraine prévoit notamment un gel du front sur les lignes actuelles, avec l’ouverture de discussions sur des zones économiques spéciales. Le texte n’impose pas à l’Ukraine de renoncer formellement à intégrer l’Otan et prévoit l’organisation d’une élection présidentielle après la signature d’un accord de paix. Moscou n’a pas encore réagi de manière officielle et les détails restent en discussion entre Kiev et Washington.
Gel du front et zones économiques spéciales
Selon Volodymyr Zelensky, la nouvelle version du plan prévoit que « la ligne de déploiement des troupes à la date de cet accord est la ligne de contact reconnue de facto », ouvrant la voie à des discussions sur la création de zones démilitarisées et sur les paramètres des futures zones économiques spéciales. « Un groupe de travail se réunira pour déterminer le redéploiement de forces nécessaires pour mettre fin au conflit, ainsi que pour définir les paramètres des futures possibles zones économiques spéciales », a-t-il ajouté. Ces dispositions marquent une étape dans les échanges entre Kiev et Washington, tout en laissant subsister des divergences sur le cadre territorial, notamment en ce qui concerne Donetsk.
La discussion porte aussi sur la manière dont ces zones pourraient être encadrées et sur l’éventuelle gestion conjointe de certains sites sensibles, tout en laissant Kiev maître des décisions militaires et politiques à venir.
Otan, Donetsk et la centrale Zapori
Autre pilier du texte: le plan n’exige plus que l’Ukraine renonce formellement à adhérer à l’Otan. « C’est à l’Otan de décider si elle souhaite ou non accueillir l’Ukraine parmi ses membres. Et notre choix est fait. Nous avons renoncé à modifier la Constitution ukrainienne pour y inscrire que le pays ne rejoindra pas l’Otan », a déclaré Volodymyr Zelensky, réitérant l’abandon, attendu par Moscou, d’un engagement juridique à ne pas rejoindre l’Alliance.
Sur la centrale nucléaire de Zapori, occupée par la Russie depuis 2022, le plan prévoit une gestion conjointe par Moscou, Kiev et Washington, une perspective que Zelensky a jugée « très inappropriée et pas tout à fait réaliste ». Il a aussi rappelé que le texte ne prévoit pas d’exiger un retrait immédiat des troupes ukrainiennes et que tout retrait serait soumis à un cadre plus large, incluant les questions relatives au Donbass.
Quant aux questions territoriales, les autorités russes indiquent qu’elles formulent leur position sans commenter les détails, et les analystes soulignent que le Donbass demeure l’un des points sensibles du dialogue. Des sources estiment que la recherche d’un équilibre entre gel du front et faisabilité opérationnelle reste complexe sur le terrain.
Élections, référendum et réactions sur le terrain
Le document prévoit qu’une élection présidentielle serait organisée « dès que possible » après la signature d’un accord mettant fin aux hostilités. Il précise également que tout accord prévoyant un retrait des troupes ukrainiennes devrait être approuvé par référendum, ce qui nécessiterait un cessez-le-feu de 60 jours. Ces points renforcent l’enjeu politique du processus et la manière dont les Ukrainiens pourraient approuver les concessions territoriales.
Du côté russe, les autorités indiquent qu’elles poursuivent leur évaluation et se refusent pour l’instant à commenter les détails. Des observateurs notent que des négociations directe entre Russes et Ukrainiens, y compris à Istanbul cette année, n’ont pas abouti à des résultats concrets, tandis que des développements sur le terrain ont vu des frappes sur le réseau électrique ukrainien et sur Odessa, ainsi que le retrait de Siversk par les forces ukrainiennes dans le cadre des évolutions du front. « Nous aurons une réaction des Russes après que les Américains leur auront parlé », a déclaré Zelensky, soulignant l’importance de la coordination avec Washington.
Dans l’ensemble, les responsables américains et ukrainiens restent prudents mais optimistes quant à la possibilité d’avancer vers une solution politique, tout en reconnaissant que le chemin est semé d’obstacles et que Moscou est amené à formuler une position commune avant tout engagement utile. Le plan, dont l’étude se poursuit, offre une base pour de futures discussions, mais ne se substitue pas à un accord durable qui ferait disparaître les tensions sur le terrain.