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Un rapport des Nations Unies met en lumière une problématique alarmante : plus de 40 % des terres émergées sont désormais arides, une situation exacerbée par les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Ce rapport a été publié dans le cadre de la Conférence des parties de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), la COP16, qui se déroule jusqu’au 13 décembre à Riyad, en Arabie saoudite.
Une menace existentielle mondiale
Rendu public le 9 décembre, ce rapport, élaboré par un panel d’experts, décrit une « menace existentielle mondiale ». Selon les prévisions, si la tendance actuelle se maintient, jusqu’à 5 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides d’ici 2100, avec des sols appauvris, des ressources en eau en déclin et des écosystèmes qui disparaissent.
Intitulé “La menace mondiale de l’assèchement des terres : tendances régionales et mondiales en matière d’aridité et projections futures”, l’étude souligne que 77,6 % des terres émergées de la planète ont perdu leur humidité au cours des trois dernières décennies. Des régions comme la quasi-totalité de l’Europe, l’ouest des États-Unis, le Brésil, l’est de l’Asie et l’Afrique centrale sont particulièrement affectées.
Expansion des zones arides
Les surfaces arides ont augmenté pour couvrir aujourd’hui 40,6 % des terres émergées, une superficie équivalente à celle de l’Inde, en excluant l’Antarctique. Le Soudan du Sud et la Tanzanie enregistrent le plus haut pourcentage de terres fertiles devenues arides, tandis que la Chine affiche la plus grande superficie de terres asséchées.
En 2020, environ 30 % de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes, vivaient dans des zones arides, une augmentation par rapport à 22,5 % en 1990. Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD, souligne que l’aridification représente une transformation permanente et irréversible, contrairement aux sécheresses qui sont temporaires.
Conséquences de la désertification
Les zones arides souffrent d’un déficit hydrique constant, où l’eau qui s’évapore ou qui est transpirée par les plantes dépasse celle qui pénètre dans le sol par les précipitations. Les experts de la CNULCD estiment que la désertification a entraîné une baisse de 12 % du produit intérieur brut dans les pays africains entre 1990 et 2015.
Émissions de gaz à effet de serre et crise de l’eau
Les scientifiques de la CNULCD désignent les émissions industrielles de gaz à effet de serre comme la principale cause de cette dégradation. Barron Orr, un membre de la CNULCD, indique qu’il s’agit de la première fois qu’un organisme scientifique de l’ONU établit un lien entre la combustion des énergies fossiles et l’assèchement permanent d’une grande partie du monde.
Il est crucial que les pays prennent des mesures pour freiner l’augmentation des températures afin d’éviter une exposition accrue aux tempêtes de sable, aux incendies, aux pénuries d’eau, aux mauvaises récoltes et à la désertification.