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Plus de 50 navires se sont rassemblés aujourd’hui en Méditerranée, dans les eaux territoriales au sud de la Grèce, en attendant l’arrivée de six autres bateaux en provenance de l’île de Crète. Ces unités forment l’« flottille de la solidarité mondiale » qui se dirige vers la bande de Gaza pour tenter de briser le blocus israélien en place depuis près de deux ans. Les organisateurs affirment que l’ensemble des navires doit appareiller ensemble vers Gaza aujourd’hui ou demain, malgré les menaces et les tentatives israéliennes pour empêcher leur progression.
Itinéraire et composition de la flottille
La plupart des bateaux ont quitté le port de Barcelone il y a 23 jours et ont fait escale plusieurs fois en route. Ils se sont arrêtés notamment à Sidi Bou Saïd et à Bizerte en Tunisie, où d’autres navires ont rejoint le convoi et où des réparations ont été effectuées.
Après ces escales, la flottille a pris la mer vers la Sicile, avec une escale au port de Syracuse. Les organisateurs indiquent que certaines embarcations ont été écartées pour raisons techniques, tandis que d’autres ont continué la route malgré les limites de capacité et d’approvisionnement.
Au total, la flottille transporte environ un millier de militants venus de nombreux pays, qui se disent porteurs d’un message de solidarité envers les Palestiniens de Gaza, confrontés selon eux à des bombardements, à la famine et à une situation qualifiée d’extermination par l’armée d’occupation israélienne depuis octobre 2023.
Vie à bord et quotidien des participants
À bord du plus grand navire, nommé « Alma », les participants décrivent une vie collective rythmée par des tâches quotidiennes, des entraînements et des activités de cohésion. Les journées commencent par le nettoyage du bateau, des exercices pour enfiler les gilets de sauvetage et des simulations d’interception ou d’affrontement éventuel avec les forces israéliennes.
Des temps d’apprentissage et de partage rassemblent les participants autour de l’histoire palestinienne et de récits de résistance. L’un des coordinateurs, Omar Faris, donne des cours sur les racines et la mémoire de la Palestine, tandis que des intervenants invités racontent leurs expériences de lutte et de solidarité.
Le soir, la vie à bord s’anime par des séances ouvertes où chacun échange ses impressions, lit des messages de soutien ou participe à des ateliers. Les moments simples — prendre une douche après plusieurs jours, partager un repas — prennent une valeur particulière et renforcent le sentiment d’unité.
Incidents et menaces israéliennes
Les organisateurs affirment avoir subi des menaces répétées de la part du gouvernement israélien, qui a menacé d’arrêter, de saisir ou d’intercepter les navires, même en eaux internationales. Ils dénoncent ces pressions comme des tentatives d’intimidation visant à dissuader la société civile mondiale.
Un participant a déclaré qu’un des bateaux avait été frappé par un drone alors qu’il était à l’arrêt dans un port. L’incendie provoqué a pu être maîtrisé par l’équipage, qui a ensuite réparé les dommages et poursuivi la navigation.
Les militants considèrent ces actions comme une forme de « piraterie » maritime et affirment que leur initiative est strictement civile et non armée. Ils insistent sur le fait que la flottille transporte uniquement des aides humanitaires et des messages de solidarité, sans objectifs militaires ni liens avec des groupes extrémistes.
Motivations, messages et organisation
Les participants résument leur démarche par quelques principes clairs et répétés :
- Le travail humanitaire est un devoir minimal face à l’inaction des gouvernements et des institutions internationales.
- La flottille est une initiative civile indépendante, sans soutien officiel d’États ni d’organismes gouvernementaux.
- Les accusations de liens avec des groupes extrémistes sont rejetées et perçues comme des tentatives de discréditer l’action pacifique.
Les organisateurs soulignent également la logistique complexe de coordonner un si grand nombre d’embarcations, en particulier lorsque beaucoup d’entre elles sont petites et manquent de vivres, d’eau et de carburant. Le navire Alma joue un rôle central en approvisionnant les autres bateaux en nourriture et en carburant.
Messages personnels et symboles de solidarité
Au-delà de l’organisation matérielle, la flottille se veut un symbole : des participants racontent porter des prières et des messages de personnes qui n’ont pas pu venir, et décorent les bateaux avec des banderoles et des dessins destinés aux enfants de Gaza. Ces gestes sont considérés comme des actes de résistance non violente et comme un appel à la conscience internationale.
Des voix venues de divers horizons — activistes, secouristes ayant déjà travaillé à Gaza, artistes ou proches de figures emblématiques — prennent la parole pour rappeler que la lutte pour la Palestine est perçue par eux comme un combat pour l’humanité tout entière.
Points clés à retenir
- La flottille de plus de 50 navires vise Gaza pour tenter de rompre le blocus imposé depuis près de deux ans.
- Les navires ont démarré de Barcelone et ont fait escales en Tunisie et en Sicile avant de se regrouper au sud de la Grèce.
- La mission est civile, revendiquée pacifique et organisée autour d’un message humanitaire et de solidarité internationale.
- Les participants dénoncent des menaces et des actions hostiles attribuées à Israël, dont un bombardement par drone signalé sur un bateau.