Une vidéo publiée sur le compte X du Département de la Sécurité intérieure américain a suscité une vive controverse en associant des images liées à des migrants à l’univers de Pokémon, avec le générique de la série en fond et le personnage Ash, connu sous le nom de Satoshi en Amérique du Nord, en filigrane. Le clip d’une minute alterne des scènes de policiers et de douaniers avec des éléments de la franchise japonaise, notamment les Pokéballs, et a provoqué des réactions sur les réseaux et dans la presse internationale. Pokémon a rapidement réagi en affirmant qu’il n’a jamais approuvé l’utilisation de sa propriété intellectuelle. Le contexte politique autour des contrôles migratoires a aussi été évoqué par plusieurs médias, renforçant la dimension politique de l’affaire.
Pokémon désavoue l’utilisation de sa marque dans une vidéo gouvernementale
Selon les premiers éléments relayés par l’agence AFP et d’autres organes, la vidéo ne proviendrait pas de Pokémon ni de ses filiales et ne refléterait pas une collaboration officielle avec le gouvernement. Vendredi, la société Pokémon a réfuté toute implication d’elle-même ou de ses filiales dans la réalisation ou la publication de cette vidéo. « Nous n’avons jamais approuvé l’utilisation de la propriété intellectuelle que nous possédons », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.
La diffusion survient alors que l’administration américaine menait des actions autour de l’immigration et que des rapports évoquaient une opération de contrôle à Chicago baptisée « Midway blitz ». Le clip montre le personnage principal de la série, Ash/Satoshi, et met en scène des images de policiers et de migrants dans un montage qui s’accompagne du générique emblématique de Pokémon.
La question du droit d’auteur et de l’utilisation non autorisée de contenus de marque est au cœur des débats. Des analystes rappellent que Pokémon est une marque protégée et que Nintendo agit généralement avec une grande fermeté sur son univers. De son côté, Pokémon a rappelé qu’elle « n’a aucun lien avec la production de cette vidéo et sa publication », et qu’elle n’a ni approuvé ni autorisé cet usage.
Réactions, implications et pistes juridiques
La diffusion a alimenté un débat sur les frontières entre utilisation d’images protégées et communication politique. Selon Don McGowan, ancien responsable du service juridique de Pokémon, l’affaire a peu de chances d’aboutir à une plainte officielle, en partie en raison des complexités juridiques et des considérations pratiques liées à des responsables résidant parfois aux États-Unis. Certains articles soulignent que l’entreprise privilégie la discrétion face à ce type de controverse et préfère éviter des litiges médiatiques prolongés.
En parallèle, des analyses internationales soulignent la difficulté de faire porter plainte pour atteinte aux droits d’auteur lorsque l’œuvre est associée à une vidéo à fort contenu politique. Le débat a été relayé par des médias qui évoquent aussi le phénomène d’un « autoritarisme mignon » décrit par The Independent, une charge visant les messages publics qui mêlent image douce et répression. L’affaire nourrit une vigilance accrue sur l’usage des contenus protégés dans des contextes gouvernementaux et médiatiques, sans que l’on puisse dire si une action juridique sera engagée à l’avenir.