Hannah Thomas, avocate et ancienne candidate pour le parti des Verts aux élections fédérales dans la circonscription de Grayndler en Australie, a été violemment agressée par la police lors d’une manifestation devant une entreprise accusée par les protestataires de collaborer avec Israël. Fille de l’ancien procureur général malaisien Tan Sri Tommy Thomas, Hannah Thomas a subi des blessures graves au visage, notamment à l’œil droit, ce qui pourrait entraîner une perte permanente de la vision.
La manifestation visait la société SEC Pleating, une installation industrielle soupçonnée de fournir des pièces détachées pour les avions de chasse F-35 utilisés par l’armée israélienne dans ses offensives à Gaza. La société a toutefois nié formellement ces allégations.
Lors de l’intervention de la police de l’État de Nouvelle-Galles du Sud pour disperser la manifestation, des affrontements violents ont éclaté. Hannah Thomas a été blessée et transportée en urgence à l’hôpital. Son avocat, Peter O’Brien, a indiqué que ses blessures risquaient d’entraîner une cécité permanente à l’œil affecté.
À la suite de l’incident, plusieurs accusations ont été portées contre Hannah Thomas, notamment résistance à la police, entrave au travail policier et non-respect des ordres de dispersion. Elle doit comparaître devant le tribunal local de Bankstown le 12 août prochain.
Dans sa première prise de parole après l’agression, Hannah Thomas a publié une vidéo sur Instagram dans laquelle elle remercie ses soutiens et qualifie son expérience de « choc traumatisant ». Elle insiste sur le fait que la manifestation était pacifique et souligne que sa situation reste « insignifiante » comparée à celle des habitants de Gaza subissant les attaques israéliennes.
Malgré son état de santé, elle a affirmé son engagement à poursuivre les manifestations en faveur de Gaza, tout en dénonçant la « répression policière » qu’elle a subie.
La police de Nouvelle-Galles du Sud a justifié son intervention en expliquant que la manifestation n’était pas autorisée. Cinq personnes ont été arrêtées lors de l’opération, puis relâchées sous caution en attendant leur comparution prévue le 15 juillet.
De son côté, Sue Higginson, députée au Parlement de Nouvelle-Galles du Sud pour le parti des Verts, a appelé à une enquête urgente sur les circonstances de l’agression. Elle a dénoncé « l’usage excessif de la force » envers Hannah Thomas et souligné la gravité des blessures au visage infligées à l’avocate pendant son arrestation. Sue Higginson a également rappelé que Hannah Thomas avait été candidate face au Premier ministre Anthony Albanese dans la circonscription de Grayndler à Sydney.
Dans un communiqué diffusé samedi soir, la police de Nouvelle-Galles du Sud a indiqué que l’affaire était toujours sous investigation. Elle cherche à rassembler davantage d’informations et précise que la qualification de l’incident comme un cas sérieux dépendra de l’évaluation du commandant de la zone concernée.