Table of Contents
Le congrès tant attendu du Parti socialiste (PS) s’est terminé par un affrontement serré entre deux figures historiques du parti : Olivier Faure, le Premier secrétaire sortant, et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. Après un premier tour très disputé, les résultats provisoires ont placé ces deux candidats en tête, nécessitant un second tour prévu le 5 juin pour départager leur vision pour l’avenir du parti.
Un duel au sommet entre Faure et Mayer-Rossignol
Selon les entourages, Olivier Faure aurait obtenu environ 42 % des voix contre 40 % pour Nicolas Mayer-Rossignol, avec un écart d’environ 500 voix. La différence d’interprétation des résultats souligne l’importance de la commission de récolement qui doit rendre ses délibérations mercredi, pour valider officiellement le résultat. Boris Vallaud, troisième homme du scrutin avec environ 18-20 %, voit ses supporters se positionner désormais comme des arbitres potentiels, ayant été éliminé mais restant un acteur incontournable dans la stratégie de reconquête du parti.
Ce duel n’est pas nouveau. Faure et Mayer-Rossignol s’étaient déjà affrontés lors du précédent congrès en 2023, et cette nouvelle édition confirme la division au sein du PS autour de la stratégie à adopter pour 2027. Faure, qui dirige le parti depuis 2018, plaide pour une union de la gauche non mélenchoniste afin de créer une candidature commune à l’élection présidentielle, incluant des figures comme Raphaël Glucksmann ou François Ruffin.
Les enjeux du vote et la bataille pour le leadership
Le scrutin, auquel quelque 23 000 militants ont participé sur un corps électoral de près de 40 000 membres, s’est concentré sur la rédaction d’un nouveau texte d’orientation pour le parti, avec une attention particulière portée à la stratégie présidentielle de 2027. La participation étant inférieure à celle de 2023, certains analysent un mouvement de désaffection ou de recomposition au sein des adhérents, avec l’arrivée de nouveaux militants souvent issus des alliances de la gauche et de la Nupes.
Faure défend une ligne d’union large, du leader de Place publique au courant plus modéré, en insistant sur le fait que le parti doit retrouver une place centrale dans le débat politique français. De son côté, Mayer-Rossignol veut recentrer l’identification du PS autour de « l’affirmation socialiste » et prône la création d’un grand « GPS » (Grand Parti Socialiste) qui rassemblerait aussi bien ceux du PS que des mouvements extérieurs tels que Benoît Hamon ou Bernard Cazeneuve.
Une lutte d’influence et une vision pour 2027
Les déclarations publiques et les soutiens témoignent des visions divergentes. Faure mise sur une stratégie d’union de la gauche modérée, laissant la porte ouverte à une candidature commune avec des figures diverses. Mayer-Rossignol, lui, souhaite construire un « vrai parti socialiste » fort, capable de rassembler toutes celles et ceux qui ont quitté le parti ces dernières années.
Par ailleurs, cette élection se joue aussi dans la perspective d’un futur président potentiel. Certains employés politiques, comme François Hollande ou d’autres figure de la gauche, sont mentionnés comme possible candidat en cas de victoire de Mayer-Rossignol. La perspective d’un retour à un leadership plus traditionnel autour du socialisme semble ainsi prégnante dans cet affrontement.
Conclusion : un parti en recomposition pour l’avenir
Ce second tour du congrès du PS marque une étape cruciale dans la reconstruction du parti, encore divisé entre ses différentes factions et stratégies. La clarification du leadership et l’orientation politique seront déterminantes pour renforcer ou redéfinir la place du PS dans le paysage politique français, notamment en vue de la présidentielle de 2027. Alors que la gauche française se repositionne, le scrutin du 5 juin sera scruté de près par l’ensemble de la classe politique.