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Le dépouillement partiel du référendum organisé dimanche en Équateur montre un rejet massif de la proposition de permettre le retour de bases militaires étrangères sur le sol national, avec environ 60 % de voix contre, sur 36 % des bulletins dépouillés. Une autre question, visant à convoquer une assemblée pour réviser la Constitution, enregistre également un refus majoritaire, à hauteur de 61 % selon le comptage provisoire.
Résultats partiels et questions soulevées
Le scrutin comportait plusieurs points majeurs soumis aux électeurs. Les résultats partiels font état des tendances suivantes :
- Environ 60 % des votes pour le « Non » concernant le retour des bases étrangères, sur 36 % des bulletins dépouillés.
- 61 % de « Non » à la convocation d’une assemblée constituante pour réviser la Constitution.
- Des propositions visant à réduire le financement public des partis et à diminuer le nombre de députés de l’Assemblée nationale (de 151 à 73) semblaient elles aussi en difficulté selon le comptage précoce.
Ces chiffres sont provisoires et le décompte complet pourrait modifier légèrement les pourcentages.
Conséquences pour la politique du président Daniel Noboa
Ces revers seraient un coup dur pour le président Daniel Noboa, partisan des deux mesures. Il avait défendu le rôle de la coopération étrangère, y compris la possibilité d’implanter ou d’accueillir des bases partagées sur le territoire, comme un outil essentiel pour lutter contre la criminalité organisée.
Noboa a aussi plaidé pour une révision de la Constitution héritée de l’époque du président Rafael Correa, arguant qu’elle ne reflète plus la réalité du pays.
Enjeu stratégique : la base de Manta
Un vote en faveur du « Oui » aurait ouvert la porte au retour éventuel de la présence militaire américaine, notamment à la base aérienne de Manta, sur la côte pacifique, qui avait été un centre d’opérations anti-drogue pour les États-Unis.
En 2008, l’Équateur avait interdit la présence de bases militaires étrangères sur son sol, une interdiction qui reste au cœur du débat national sur la souveraineté et la sécurité.
Contexte de violence et lutte contre le trafic de drogue
Le référendum intervient alors qu’un niveau inédit de violence secoue l’Équateur, devenu un important point de transit de cocaïne produite en Colombie et au Pérou. Les groupes liés au trafic s’affrontent pour le contrôle des ports et des villes côtières.
Conséquences directes :
- Attaques contre des candidats présidentiels, des maires et des journalistes.
- 4 619 homicides recensés au premier semestre de l’année, chiffre qualifié de « le plus élevé de l’histoire récente » par l’Observatoire du crime organisé en Équateur.
Face à cette montée de la violence, le gouvernement a multiplié les mesures de sécurité : déploiement de soldats dans les rues et les prisons, raids contre des bastions de la drogue et déclarations d’états d’urgence répétés.
Opérations internationales et arrestation du chef de gang « Pipo »
La période de vote coïncide avec une série de frappes menées par l’armée américaine contre des embarcations soupçonnées de trafic de drogue, une politique soutenue par le président Noboa. Cette coopération, et la question des bases militaires en Équateur, restent des sujets divisifs dans le pays.
Au tout début du scrutin, le président a annoncé l’arrestation du chef du groupe criminel le plus notoire du pays, Los Lobos. Surnommé « Pipo », ce narcotrafiquant était, selon le président, « supposé mort », avait changé d’identité et s’était réfugié en Europe.
Le ministre de l’Intérieur, John Reimberg, a précisé que la capture de « Pipo » avait eu lieu en Espagne lors d’une opération conjointe entre les forces de police équatoriennes et espagnoles.
Questions à venir et calendrier
Le décompte complet des voix se poursuivra dans les heures et jours à venir, ce qui permettra de confirmer ou d’infirmer les tendances actuelles. Les résultats définitifs détermineront la trajectoire politique du pays sur des questions sensibles telles que :
- La coopération militaire internationale et la présence potentielle de bases étrangères en Équateur.
- La réforme constitutionnelle et la structure institutionnelle du pays.
- La manière de répondre à l’explosion de la violence liée au narcotrafic.
Articles recommandés
Pour approfondir le contexte régional et les réactions internationales, consulter ces articles :
- « Ecuador votes on return of US military bases to tackle drug violence » — https://www.aljazeera.com/news/2025/11/16/ecuador-votes-on-return-of-us-military-bases-to-tackle-drug-violence
- « Could Chile be on the verge of a political shift in its 2025 election? » — https://www.aljazeera.com/news/2025/11/15/could-chile-be-on-the-verge-of-a-political-shift-in-its-2025-election
- « Colombia to maintain US intelligence-sharing to fight drug trafficking » — https://www.aljazeera.com/news/2025/11/13/colombia-says-will-maintain-intelligence-sharing-to-fight-drug-trafficking
- « Colombia’s Petro halts intelligence sharing with US over Caribbean strikes » — https://www.aljazeera.com/news/2025/11/12/colombias-petro-halts-intelligence-sharing-with-us-over-caribbean-strikes