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Le débat politique fait rage en France, surtout depuis que le Parti socialiste a choisi de ne pas voter la motion de censure proposée par les autres membres du Nouveau Front populaire le 16 janvier. Cette décision a conduit La France insoumise à dénoncer une manœuvre présumée du PS, l’accusant de protéger François Bayrou. Selon Manuel Bompard, cette situation pourrait même révéler une alliance plus large entre le PS et Bayrou, une interprétation qui semble exagérée mais qui met en lumière les tensions entre les différentes forces politiques.
Une motion de censure sans effet
Il est crucial de noter qu’un vote du groupe dirigé par Boris Vallaud n’aurait pas pu faire tomber le gouvernement. Le Rassemblement national, qui était visiblement absent lors du vote, avait clairement fait savoir qu’il ne soutiendrait pas la motion de censure. Sans les voix de cette extrême droite, il est impossible de renverser un exécutif soutenu par le bloc central et son nouvel allié, Les Républicains. De plus, le Parti socialiste n’a pas totalement abandonné l’idée de censurer le gouvernement.
François Bayrou, sous surveillance
« Nous n’avons pas sauvé François Bayrou, nous lui avons accordé un sursis », déclare un socialiste au Palais Bourbon. Le PS pourrait en effet décider d’agir fin janvier s’il estime ne pas avoir obtenu de résultats satisfaisants concernant le Budget, actuellement examiné au Sénat. « La non-censure votée visait à ce que François Bayrou clarifie les engagements pris lors des négociations. Il a fait cela par une lettre. À présent, il faut que cela se traduise dans le Budget », précise-t-on du côté socialiste.
Une stratégie en jeu
Un ancien cadre du PS a utilisé la métaphore de la « dissuasion nucléaire » pour qualifier la situation actuelle. « La véritable difficulté pour le Premier ministre résidera dans le Budget. Il peut choisir de nous écouter ou d’opter pour le RN. Dans le second cas, nous passerons à la censure », analyse-t-il. Le Parti socialiste, tout en restant dans l’opposition, se doit de maintenir certaines lignes rouges, notamment sur une nouvelle loi immigration.
Les autres acteurs de gauche
Pour La France insoumise, qui refuse de négocier avec le gouvernement, il est stratégique de marginaliser tout dialogue avec l’exécutif. Ce positionnement contraste avec celui du Parti communiste et des Écologistes, qui prévoient de continuer les discussions avec Bayrou. Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, a affirmé : « Nous devons reprendre les discussions sur l’environnement. Quand nous ne sommes pas là, personne ne défend nos intérêts. »
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a également exprimé sa volonté de poursuivre le dialogue pour obtenir des avancées sociales, écologiques et démocratiques.
Le mur du Budget
Une source socialiste souligne que la question n’est pas de renverser François Bayrou. « Le sujet n’a jamais été là. Le débat est stratégique. Faut-il tirer des avancées sur le Budget, même en étant dans l’opposition ? Nous pensons que oui, ce qui n’est pas le cas des insoumis. C’est un débat vieux comme la gauche », explique-t-elle. Le Projet de loi de finances est actuellement examiné au Sénat, avec un vote prévu le 23 janvier.
Ce texte sera ensuite discuté au sein d’une commission mixte paritaire, où les sénateurs et les députés seront réunis. Les prochaines étapes seront donc cruciales pour François Bayrou, car la façon dont le PS s’alignera sur le Budget influencera grandement son avenir politique.