Home ActualitéPolitique Rachida Dati visée par une enquête sur 299 000 euros non déclarés de GDF Suez

Rachida Dati visée par une enquête sur 299 000 euros non déclarés de GDF Suez

by charles
Rachida Dati aurait perçu 299 000 euros d'honoraires de GDF Suez en 2010-2011
France

Une enquête conjointe menée par France 2 et Le Nouvel Observateur révèle l’existence de documents suggérant que Rachida Dati aurait perçu environ 299 000 euros d’honoraires non déclarés de la part de GDF Suez, lors de la période 2010-2011, alors qu’elle siégeait comme eurodéputée et exercait encore la profession d’avocate.

Selon ces documents provenant de la comptabilité d’un cabinet d’avocats liquidé en 2019, deux virements de 149 500 euros chacun, datés de juillet 2010 et février 2011, auraient été versés par GDF Suez au cabinet. Quelques semaines plus tard, ces mêmes sommes auraient été décaissées au profit de Rachida Dati, avec la mention « Dati honoraires GDF Suez ». Ces fonds, non déclarés, soulèvent des questions sur la transparence de ses activités financières durant cette période.

Réactions et positions de Rachida Dati

La ministre de la Culture, également mise en examen dans l’affaire Carlos Ghosn pour corruption passive, a vivement démenti tout lien contractuel avec GDF Suez, rebaptisé Engie en 2015. Ses avocats, Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo, ont insisté sur le fait que « Madame Dati a donné toutes ses explications et n’a jamais été l’avocate de GDF Suez ». Elle a également nié tout conflit d’intérêts, précisant qu’elle n’avait jamais exercé d’activité de lobbying pour cette entreprise.

Ce contexte s’inscrit dans un paysage politique marqué par des controverses sur ses liens avec le secteur énergétique. En 2013, l’eurodéputée centriste Corinne Lepage s’était étonnée du soutien manifeste de Mme Dati en faveur de GDF Suez dans sa revendication contre les subventions aux énergies renouvelables, proposant ainsi une certaine proximité avec les grands groupes énergétiques.

Le contexte judiciaire

Rachida Dati est également sous le coup de l’enquête dans l’affaire Ghosn, où la justice s’interroge sur des revenus de près de 900 000 euros perçus entre 2010 et 2012. La question tourne autour d’éventuelles activités de lobbying dissimulées derrière ces honoraires, activités interdites aux eurodéputés. La ministre a toujours opposé un démenti catégorique, affirmant n’avoir commis aucune irrégularité.

Les documents révélés alimentent donc une polémique sur d’éventuels conflits d’intérêts durant son mandat européen, dans un contexte politique tendu où ses liens avec certains groupes industriels sont largement scrutés.

Absence de confirmation officielle et contexte plus large

Contacté par l’AFP, GDF Suez / Engie n’a pas encore répondu aux sollicitations concernant ces révélations. La question de ces versements non déclarés alimente un débat qui pourrait avoir des répercussions sur la réputation de l’ancienne ministre, surtout en pleine période de vigilance accrue sur les conflits d’intérêts et la transparence dans la vie publique.

Les révélations surviennent dans un contexte où la justice examine différentes activités de lobbying présumées de Mme Dati, notamment autour du soutien aux grands groupes énergétiques et à ses activités d’avocate, dans une période marquée par la lutte contre la corruption et la transparence financière au sein des institutions européennes.

You may also like

Leave a Comment

Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés