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Le redécoupage électoral Texas Californie marque une nouvelle étape dans la bataille politique aux États‑Unis : au Texas, la majorité républicaine a adopté la carte voulue par Donald Trump, tandis que la Californie, gouvernée par les démocrates, annonce une riposte par référendum.
Redécoupage électoral Texas Californie : adoption à la Chambre du Texas
La Chambre des représentants du Texas a approuvé mercredi 20 août 2025 une proposition de redécoupage de ses circonscriptions soutenue par Donald Trump. Le texte a été adopté par 88 voix pour et 52 voix contre ; il doit désormais être examiné par le Sénat de l’État, également à majorité républicaine, avant promulgation éventuelle par le gouverneur Greg Abbott.
Selon les promoteurs, la nouvelle carte rendra plus difficile la consolidation du vote démocrate dans certaines zones urbaines, une technique qualifiée de « gerrymandering ». Actuellement, sur les 38 sièges du Texas au Congrès à Washington, 25 sont occupés par des républicains ; l’objectif affiché est de porter ce total à 30 lors des élections de mi‑mandat en 2026.
Opposition démocrate et stratégie d’obstruction
Les élus démocrates, minoritaires à la Chambre texane, ont multiplié les tentatives pour bloquer le processus. Début août, plusieurs d’entre eux avaient quitté l’État pour se rendre à Chicago ou New York afin d’empêcher l’atteinte d’un quorum et retarder le vote pendant plus de deux semaines.
De retour au Texas lundi, les démocrates ont dénoncé la démarche républicaine, accusant leurs adversaires de vouloir « réduire au silence les électeurs des minorités par un ‘gerrymandering’ raciste ». Leur présence retrouvée a permis aux républicains de reprendre le calendrier législatif et de faire voter la nouvelle carte.
La Californie engage un référendum pour contrer le redécoupage
En réaction à l’initiative texane, la Californie gouvernée par le démocrate Gavin Newsom a présenté lundi un projet de loi visant à organiser un référendum. Si les électeurs californiens approuvent la mesure le 4 novembre prochain, le parlement local, à majorité démocrate, pourra adopter une nouvelle carte de circonscriptions.
Les promoteurs californiens estiment qu’un redécoupage parallèle permettrait aux démocrates d’obtenir environ cinq sièges supplémentaires au Congrès, un gain symétrique à celui recherché par les républicains au Texas. Le gouverneur Gavin Newsom a justifié l’initiative en ces termes : « La Californie et les Californiens ont été la cible préférée de l’administration Trump et nous n’allons pas rester les bras croisés pendant qu’elle ordonne au Texas et à d’autres États de truquer la prochaine élection », avait‑il affirmé dans un communiqué lundi.
Le projet californien s’inscrit dans une dynamique nationale : l’administration Trump souhaiterait également influer sur les cartes électorales de plusieurs autres États, cités parmi eux l’Ohio, le Missouri et l’Indiana. Ces efforts soulèvent des enjeux juridiques et politiques, notamment autour de l’équité du scrutin et de la représentation des minorités.
Implications pour la représentation et calendrier législatif
Sur le plan procédural, la carte adoptée par la Chambre texane doit encore franchir l’étape du Sénat de l’État puis la promulgation par le gouverneur. En Californie, l’organisation d’un référendum verrouillerait la possibilité pour le parlement local de redessiner les circonscriptions en cas de vote favorable des électeurs le 4 novembre.
Les enjeux sont concrets : un gain de cinq sièges dans des États peuplés comme le Texas ou la Californie peut modifier l’équilibre des forces au Congrès, affectant la majorité et les orientations législatives nationales. Les recours judiciaires sont aussi probables, les organisations de défense des droits civiques dénonçant parfois la dilution du vote des minorités comme étant discriminatoire.
Avec AFP