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Pourquoi l’Afrique rejette les politiques de Macron ?
Récemment, le Centre mondial de recherche en sciences politiques a publié une étude captivante et controversée intitulée : « Pourquoi les Africains rejettent la France ? ». Cette question est devenue particulièrement pertinente ces dernières années en raison de la montée des sentiments anti-français, en particulier dans la région du Sahel et dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest francophone.
Cette étude a interrogé plus de 500 personnes de divers domaines, issues de cinq pays francophones : le Tchad, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Gabon. Ces pays sont considérés comme modérés dans leur rejet des politiques françaises, à la différence de nations comme le Niger, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, qui adoptent des positions beaucoup plus fermes.
Le sentiment anti-français
L’étude a tenté d’identifier les raisons sous-jacentes à ce que certains appellent le « sentiment général anti-français ». Les participants ont été divisés sur l’origine de ce sentiment : est-il le résultat d’une campagne médiatique extérieure visant à influencer psychologiquement les Africains, est-il alimenté par des centres de pouvoir nationaux pour leurs propres intérêts, ou a-t-il d’autres motivations internes ?
La majorité des répondants a refusé d’utiliser le terme « sentiment anti-français », soutenant qu’il s’agit d’une construction médiatique française réduisant un sentiment populaire complexe à une simple réaction émotionnelle.
Ils ont affirmé que le rejet n’est pas dirigé contre la France en tant que nation ou contre les citoyens français, mais contre les politiques perçues comme injustes de la France, qui persistent depuis la période coloniale jusqu’à aujourd’hui.
Le rôle de la Russie
L’étude a également examiné l’influence croissante de la Russie en Afrique francophone, en particulier dans le Sahel, où la présence militaire et économique française diminue dans des pays clés comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Les participants ont exprimé leur scepticisme quant à l’idée que la propagande russe soit la principale cause du rejet des politiques françaises. Ils ont noté que la France est devenue obsédée par l’ascension russe dans la région.
Ils ont affirmé que les Africains sont capables de déterminer leurs propres intérêts sans intervention extérieure, et que le sentiment de mépris de la France à l’égard des choix africains alimente le rejet à son encontre.
Le comportement de Macron
L’étude a mis en lumière certains aspects des politiques françaises qui ont renforcé le rejet africain. Un point clé est le comportement perçu comme arrogant du président Macron, qui ne semble pas seulement se montrer hautain envers les citoyens africains, mais également envers les dirigeants africains.
Un exemple cité est le sommet franco-africain de 2020 à Pau, où Macron a traité les présidents africains comme des élèves, leur assignant des tâches à accomplir, et menaçant de retirer les troupes françaises en cas de non-respect de ces exigences.
Réactions africaines à la politique française
Les opinions africaines concernant l’armée française ont également changé. De nombreux Africains estiment que la France n’est plus un partenaire militaire fiable et incapable d’assurer la sécurité dans la région, malgré sa présence militaire significative.
Les Africains comparent l’aide militaire française, jugée insuffisante, à celle de la Russie, qui est perçue comme plus efficace. Un proverbe populaire circulant parmi les Africains résume cette opinion : « La France nous donne ce qu’elle veut, alors que la Russie nous donne ce que nous voulons. »
Conséquences économiques et démocratiques
Enfin, l’étude a abordé la question de l’économie, en particulier la perception du franc CFA, qui est en vigueur depuis 1945. Plus de 95% des répondants estiment que le franc CFA nuit aux économies africaines et plaident pour un retrait de ce système monétaire imposé par la France.
Les résultats de cette étude sont significatifs car ils reflètent l’opinion des citoyens des anciennes colonies françaises, indiquant un rejet fondamental des politiques françaises, non pas comme une réaction émotionnelle, mais comme une réponse réfléchie aux injustices historiques et contemporaines.