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Ce lundi de Pâques, alors que certains organisent des chasses aux œufs dans leurs jardins, d’autres ont peut-être dû dépenser plus qu’à l’habitude pour s’offrir un lapin en chocolat. En effet, le prix du chocolat a bondi de 14 % en 2024, transformant cette douceur en un produit de luxe pour beaucoup.
Une inflation due au changement climatique
Cette augmentation significative du prix du chocolat ne profite pourtant pas aux cultivateurs. La principale cause est une récolte médiocre, imputable au changement climatique, qui affecte gravement les zones de production en Afrique et en Amérique du Sud.
Selon une étude de Greenpeace, la culture du cacao ne permet pas aux producteurs d’atteindre un niveau de vie décent. Par exemple, sur le million de cacaoculteurs en Côte d’Ivoire, qui fournit près de 40 % du cacao mondial, 77 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Le travail des enfants et les conséquences sociales
Les problèmes liés à la culture du cacao ne s’arrêtent pas là. En Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Cameroun, ce sont souvent des enfants qui travaillent dans les plantations. Sami Manga, écrivain camerounais ayant lui-même travaillé dans ces plantations durant son enfance, livre dans son ouvrage Chocolaté, le goût amer de la culture de cacao un témoignage poignant sur les ravages de cette industrie.
Il y décrit un système marqué par le travail forcé, l’exposition aux pesticides toxiques, la pollution des sols et des eaux, et une déforestation massive. Cette exploitation alimente une industrie néo-coloniale dont la valeur est estimée à 125 milliards d’euros en 2024.
Une anecdote marquante du livre raconte que Sami Manga n’a goûté à son premier chocolat qu’à l’âge de 17 ans, offert par une femme européenne, pensant jusqu’alors que ce produit était du savon.
Consommer le chocolat autrement
Face à ces constats, faut-il renoncer au chocolat ? Bien que profondément ancré dans nos traditions, notamment en France depuis 1615, il est possible de savourer cette douceur de manière plus responsable.
Voici quelques conseils pour profiter du chocolat sans aggraver la situation :
- Privilégier le chocolat issu de l’agriculture biologique et du commerce équitable, qui garantit un meilleur revenu aux producteurs et contribue à limiter la déforestation.
- Se méfier des labels créés par de grandes entreprises comme Nestlé, parfois moins stricts.
- Adopter une consommation modérée et consciente des impacts sociaux et environnementaux, comme le recommande Sami Manga.
Cette approche permet de savourer chaque carré de chocolat sans que son goût ne devienne amer.