Présidentielle tunisienne : Daïmi se porte candidat, Chebbi se retire
L’ancien directeur du cabinet de la présidence et président de l’observatoire « Raqaba », Imad Daïmi, a annoncé sa candidature aux élections présidentielles tunisiennes, tandis que le Parti Républicain a confirmé le retrait de son secrétaire général emprisonné, Essam Chebbi, en raison de « contraintes administratives ».
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Daïmi a expliqué que le « sentiment de responsabilité » envers son pays l’a poussé à prendre « une décision cruciale pour servir les Tunisiens et les Tunisiennes », affirmant qu’il se présente « pour reconstruire l’espoir » afin que le pays entre dans une « phase de réconciliation, de stabilité et de prospérité ».
Daïmi a déclaré qu’il n’est « pas possible de rester les bras croisés pendant que le pays s’effondre jour après jour en raison de la faiblesse de la gestion, de l’absence de vision et de volonté, de l’accroissement des ressentiments, des divisions et des tensions ».
En revanche, le Parti Républicain en Tunisie a annoncé hier, jeudi, le retrait de la candidature de son secrétaire général emprisonné, Essam Chebbi, pour les élections présidentielles, après que l’instance électorale lui a refusé l’autorisation de présenter une liste de parrainage déposée par l’un de ses avocats.
Wissam Sghaier, vice-président du Parti Républicain, a déclaré lors d’une conférence de presse au siège central du parti à Tunis que « l’Instance Supérieure Indépendante des Elections a refusé de permettre à l’avocat du secrétaire général du parti, Essam Chebbi, emprisonné, de retirer la liste de parrainage et lui a demandé de présenter une procuration spécifique ».
Il a ajouté que « cette décision intervient dans le contexte de la poursuite des arrestations politiques et de la censure en se basant sur le décret 54 », selon ses termes.
Il a poursuivi en disant que « le parti travaillera à imposer la liberté des prisonniers politiques et continuera à consulter les autres partis politiques et des organisations de défense des droits de l’homme en vue d’instaurer des élections pluralistes, libres et transparentes ».
Modifications des conditions électorales
En mars dernier, le Parti Républicain a décidé de participer aux élections présidentielles et de présenter la candidature de son secrétaire général, emprisonné pour complot contre la sûreté de l’État depuis février 2023.
Le 2 juillet de cette année, le président tunisien Kaïs Saied a appelé les citoyens à des élections présidentielles le 6 octobre prochain, puis l’Instance Supérieure Indépendante des Elections a annoncé le 4 du même mois que la période de dépôt des candidatures débuterait le 29 juillet et se poursuivrait jusqu’au 6 août.
Lors d’une conférence de presse, le président de l’Instance Supérieure Indépendante des Elections, Farouk Bouasker, a dévoilé deux nouvelles modifications des conditions électorales en vertu de la Constitution amendée en 2022, qui n’ont pas encore été intégrées dans la loi électorale en vigueur dans le pays.
Les deux nouvelles modifications s’appuient sur l’article 89 de la Constitution, qui stipule que « la candidature à la présidence de la République est un droit pour tout Tunisien ou Tunisienne ne possédant pas une autre nationalité, né d’un père et d’une mère tous deux tunisiens, et tous deux tunisiens sans interruption ».
Le candidat ou la candidate doit avoir au moins 40 ans au moment de sa candidature et doit jouir de tous ses droits civils et politiques, selon le même article.
L’Instance a également exigé, dans ses nouvelles conditions, que le candidat obtienne un « certificat n°3 » relatif à son casier judiciaire pour prouver l’absence de tout empêchement légal, une condition non prévue dans la version modifiée de la Constitution pour l’année 2022.