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Pressions croissantes sur Netanyahu pour un accord de cessez-le-feu à Gaza

by Sara
Israël, Palestine

Le Premier ministre israélien fait face à une montée des pressions pour conclure un cessez-le-feu à Gaza afin d’obtenir la libération des derniers captifs et mettre fin à une guerre qui provoque de lourdes pertes humaines.
Des mois de pourparlers indirects entre Israël et le mouvement islamiste Hamas n’ont jusqu’à présent abouti à aucun accord concret.
Les familles des détenus, les médiateurs régionaux et une partie de l’opinion internationale appellent à accélérer les négociations pour éviter de nouvelles tragédies.

Opposition interne et lignes rouges de l’extrême droite

Au sein de la coalition de Benyamin Netanyahou, des membres de l’aile droite radicale s’opposent fermement à tout accord incluant des concessions à Hamas.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a indiqué qu’il quitterait la coalition si Netanyahou acceptait un cessez-le-feu, faisant peser une menace directe sur la stabilité du gouvernement.
Par ailleurs, la ministre de la Colonisation Orit Strock a publiquement soutenu la poursuite des opérations militaires à Gaza, même au risque de la vie des captifs, provoquant l’indignation des familles.

En réaction, des voix au sein de l’exécutif affichent une ligne dure, tandis que d’autres estiment que l’absence d’accord met en danger les détenus et la réputation d’Israël sur la scène internationale.
Cette polarisation réduit la marge de manœuvre politique nécessaire à toute initiative de cessez-le-feu.

  • Position déclarée de Smotrich : retrait de la coalition en cas d’accord.
  • Déclaration d’Orit Strock : préférence pour la poursuite des opérations malgré les risques pour les captifs.
  • Conséquence : affaiblissement des possibilités d’un compromis gouvernemental.

La proposition de Benny Gantz et son refus probable

L’ancien ministre de la Défense et chef de l’opposition, Benny Gantz, a proposé la création d’un « gouvernement de sauvetage des otages » pour une durée de six mois afin de négocier le retour des détenus.
Selon Gantz, ce gouvernement d’unité devrait prioritairement conclure un accord permettant de rapatrier les quelque 50 Israéliens encore détenus à Gaza, dont une vingtaine seraient vivants.
Il a ajouté que des élections anticipées seraient organisées ensuite, à une date convenue mutuellement.

Les observateurs jugent toutefois peu probable que Netanyahou accepte cette proposition, dépendant largement du soutien des partenaires de droite pour préserver son pouvoir.
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a vivement critiqué l’initiative de Gantz, affirmant qu’il préfère une ligne de « victoire totale » plutôt que des compromis avec le Hamas.

Mobilisation des familles et craintes pour les otages

Les proches des captifs multiplient les manifestations et les appels au gouvernement pour qu’il parvienne rapidement à un cessez-le-feu à Gaza.
Ils redoutent que la poursuite des opérations mette en péril la vie des détenus et exigent la signature d’un accord pour assurer leur retour.
Les familles accusent parfois Netanyahou d’envoyer leurs enfants au sacrifice plutôt que de négocier leur libération.

Einav Zangauker, mère d’un captif, s’est adressée aux Israéliens en rappelant le long calvaire subi par les otages : « Nos enfants sont retenus dans l’enfer de Gaza depuis 687 jours », a-t-elle déclaré devant le quartier général de l’armée à Tel-Aviv.
Elle a ajouté que Netanyahou pourrait signer dès aujourd’hui un accord laissant espérer le retour de dix captifs vivants et de dix-huit dépouilles, faisant écho à une proposition récente soutenue par le Hamas.

Manifestation des familles des otages à Tel-Aviv, août 2025
Manifestation des familles des otages, réclamant action et cessez-le-feu, devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv (août 2025).
  • Nombre estimé de captifs israéliens à Gaza : 50 (environ 20 vivants).
  • Personnes palestiniennes détenues par Israël : plus de 10 800 selon des rapports, avec des allégations de mauvais traitements.

Accusations de Hamas et rôle des médiateurs

Le mouvement Hamas a accusé Netanyahou d’ignorer les propositions des médiateurs, le désignant comme le principal obstacle à tout accord.
Dans un communiqué, Hamas a appelé les pays intermédiaires à faire pression maximale sur Israël pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « crime d’extermination et de privation de nourriture ».
Le mouvement a également pointé la responsabilité de l’armée israélienne et de l’administration américaine dans les conséquences de l’offensive.

L’Égypte et le Qatar poursuivent leurs efforts de médiation entre les parties, organisant des cycles de pourparlers indirects. La dernière série de négociations, tenue à Doha, s’est achevée le 25 juillet sans avancée tangible.
Les médiateurs tentent de relancer le dialogue, tandis que le terrain reste marqué par les frappes, l’avancée des blindés israéliens et l’urgence humanitaire grandissante à Gaza.

Chars israéliens près de la frontière nord de Gaza, août 2025
Chars israéliens opérant dans le nord de la bande de Gaza, image d’août 2025.

Enjeux immédiats et perspectives

La quête d’un cessez-le-feu à Gaza demeure au cœur des priorités humanitaires et politiques, avec la libération des otages comme condition essentielle à tout apaisement durable.
La profondeur des divisions politiques à l’intérieur d’Israël et la pression des groupes d’extrême droite compliquent toutefois la possibilité d’un accord rapide.
Les prochains jours seront déterminants : soit un compromis est trouvé sous l’impulsion des médiateurs et des mobilisations familiales, soit les tensions internes maintiendront l’impasse, au risque d’aggraver la crise humanitaire.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/8/24/%d8%a7%d9%84%d8%b6%d8%ba%d8%b7-%d9%8a%d8%aa%d8%b2%d8%a7%d9%8a%d8%af-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d9%86%d8%aa%d9%86%d9%8a%d8%a7%d9%87%d9%88-%d9%84%d9%84%d8%aa%d9%88%d8%b5%d9%84-%d8%a5%d9%84%d9%89

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