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Procès à Avignon : la victime refuse le huis clos
Le parquet avait requis le huis clos pour le procès qui s’est tenu à Avignon, évoquant la nécessité de visionner des vidéos des faits et soulignant que la publicité des débats pourrait être « dangereuse » et porter atteinte à la dignité des personnes impliquées. Cependant, la cour criminelle du Vaucluse a décidé de rendre les débats publics, conformément à la volonté de Gisèle Pélicot.
Une demande de huis clos rejetée
Le 2 septembre 2024, lors de la première audience, Gisèle Pélicot a affirmé qu’elle ne devait pas se cacher et qu’elle n’avait pas à éprouver de honte. Le président de la cour, après une suspension de séance, a ainsi tranché en faveur de la publicité des débats, affirmant que « les débats seront publics ». Une décision qui a rencontré le soutien des trois enfants du couple, parties civiles dans cette affaire.
Des faits graves révélés
Le procès, qui va durer jusqu’au 20 décembre, est exceptionnel de par le nombre élevé d’accusés : 51. Dominique Pélicot, le mari de Gisèle, est jugé pour avoir drogué son épouse et recruté des hommes sur internet pour la violer pendant une période de dix ans, entre 2011 et 2020. Lors de l’instruction, il avait reconnu avoir administré des anxiolytiques à sa femme à son insu, facilitant ainsi les abus.
Les déclarations des avocats
Un des avocats de la victime a insisté sur le fait que « la honte doit changer de camp ». En opposition à la demande de huis clos, le ministère public avait cité que des vidéos des viols, filmées par le mari, seraient visionnées, provoquant ainsi un débat autour de la dignité des personnes concernées. Certains avocats des coaccusés ont également exprimé des réticences, affirmant qu’il ne fallait pas que cela devienne un « spectacle ».
Le traitement des accusés
Les accusés dans cette affaire sont issus de différents milieux professionnels, tels que pompier, infirmier ou même journaliste. Bien que leur nombre soit élevé, les experts ont souligné qu’aucun d’eux ne présentait de pathologies psychiques importantes. Défendant son client, l’avocate de Dominique Pélicot a déclaré qu’il éprouve de la honte pour ses actes, affirmant qu’il n’y a eu « aucune contestation depuis le début » du dossier.
Les répercussions pour la victime
Pour Gisèle Pélicot, ce procès représente une confrontation avec les crimes subis durant dix ans, car elle n’a pas de souvenirs des événements. Son avocat a précisé qu’elle « va vivre pour la première fois, en différé, les viols qu’elle a subis ». Parallèlement, Dominique Pélicot est également impliqué dans deux autres affaires pour des faits similaires, incluant un meurtre avec viol à Paris en 1991, qu’il nie, et une tentative de viol en Seine-et-Marne en 1999, qu’il reconnaît.