Chris Pelkey, décédé il y a trois ans dans un accident de la route en Arizona, a pu témoigner lors du procès de l’homme accusé de l’avoir tué, grâce à l’intelligence artificielle. En utilisant des enregistrements vocaux, des vidéos et des photos de cet homme âgé de 37 ans au moment de sa mort, sa famille a recréé une version numérique de Chris Pelkey qui a prononcé un discours devant le tribunal.
Un témoignage reconstitué par intelligence artificielle
Dans la vidéo générée par l’IA, la victime s’adresse directement à son agresseur, Gabriel Horcasitas, en déclarant : « C’est dommage que nous nous soyons rencontrés ce jour-là dans de telles circonstances ». Il ajoute : « Dans une autre vie, nous aurions probablement pu être amis. Je crois au pardon et à un Dieu qui pardonne. J’y ai toujours cru et j’y crois toujours. »
Ces mots ont été soigneusement écrits par la sœur de Chris, Stacy Wales, et le reste de la famille, en tenant compte du caractère indulgent de Chris. Stacy a insisté sur l’importance d’une approche éthique et morale dans l’utilisation de cette technologie puissante, soulignant que, comme un marteau, elle peut servir à détruire ou à construire.
L’usage croissant de l’IA dans les tribunaux de l’Arizona
Le recours à l’intelligence artificielle n’est pas inédit dans les juridictions de l’Arizona. Le juge Todd Lang, en charge de cette affaire, a salué cette innovation et a souligné avoir perçu un véritable sentiment de pardon dans le témoignage virtuel. Il a estimé que l’IA avait permis d’apporter une dimension sincère et humaine au procès.
Gabriel Horcasitas a été condamné à dix ans et demi de prison pour homicide involontaire, une peine légèrement supérieure aux neuf ans et demi requis par le procureur.
Paul Grimm, juge fédéral à la retraite, a déclaré ne pas être surpris par cette utilisation de l’intelligence artificielle au tribunal. Il rappelle que la Cour suprême de l’Arizona a déjà employé cette technologie pour rendre ses décisions plus accessibles et compréhensibles pour le grand public.