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Le procès de Joël Le Scouarnec, ex-chirurgien accusé de violences sexuelles sur 299 personnes, a débuté le 24 février devant la cour criminelle du Morbihan. Des témoignages d’anciennes victimes, dont des enfants d’amis et des camarades de ses fils, apportent un éclairage troublant sur les actes de cet homme. Le procès a suscité une grande émotion au sein de la salle d’audience, notamment lors des déclarations d’une jeune femme, Sophie, qui a décidé de témoigner.
Témoignages poignants d’anciennes victimes
Sophie, âgée de 40 ans, a témoigné le 7 mars, accompagnée de son avocate Marie Grimaud. Elle a choisi de renoncer au huis clos pour partager son expérience traumatisante vécue à l’âge de six ans, dans la maison de l’ancien chirurgien. Ses deux frères étaient amis avec les fils de Joël Le Scouarnec, ce qui l’a amenée à fréquenter leur domicile.
Elle se souvient de deux viols survenus alors qu’elle était chez lui. L’un d’eux a eu lieu lorsqu’elle est allée aux toilettes. * »À l’époque, je ne fermais pas à clé. Il était entré, »* explique-t-elle. Dans ses journaux intimes, le pédocriminel faisait état de ces abus, ce qui a conduit les enquêteurs à la contacter.
Les conséquences du silence
Sophie a décrit ses relations compliquées avec ses parents et son incapacité à parler de son traumatisme, de peur de ne pas être crue. * »Je n’en ai jamais parlé à personne, j’étais une petite fille renfermée, »* confie-t-elle. Elle évoque la peur qu’elle ressent encore aujourd’hui envers les hommes, malgré le fait qu’elle ait réussi à fonder sa propre famille.
Elle aspire à ce que Joël Le Scouarnec soit tenu responsable de ses actes : * »Il doit payer pour ce qu’il a fait, »* déclare-t-elle avec émotion.
Reconnaissance des actes par l’accusé
Au cours des audiences, Joël Le Scouarnec a reconnu avoir commis des actes de viol sur Sophie, exprimant des excuses. Cependant, il a également fait des révélations troublantes sur ses souvenirs de ces événements. * »J’ai profité du moment propice, »* a-t-il déclaré, indiquant qu’il ne pensait pas à la douleur infligée à la victime.
Il a décrit ses pulsions de manière choquante, affirmant que * »l’essentiel, c’était de satisfaire ces pulsions. »* Cette confession a suscité une grande indignation parmi les témoins présents dans la salle.
Des révélations d’autres témoins
Un autre témoin, Dominique, a également pris la parole pour faire part d’expériences similaires. Il a décrit les violences sexuelles subies par ses enfants, révélant que Joël Le Scouarnec avait été invité chez lui pour un dîner. Les abus auraient eu lieu alors que ses enfants dormaient. * »Ils savaient que quelque chose s’était passé mais ils n’étaient pas absolument certains, »* a-t-il témoigné, ajoutant qu’il avait ressenti une profonde culpabilité après avoir appris les faits.
Dominique a souligné que sa fille avait porté plainte, mais que les faits étaient prescrits, ce qui le laisse dans un sentiment d’impuissance.
Une audience marquée par l’émotion
Le procès de Joël Le Scouarnec se poursuit jusqu’au 20 juin, et les témoignages continuent de provoquer une réaction forte parmi les victimes et leurs familles. Les mots de Sophie et Dominique résonnent comme un appel à la justice et à la reconnaissance des souffrances invisibles que beaucoup ont endurées.
