Un nouveau procès en appel visant Papa Massata Diack, fils de l’ancien président de l’athlétisme mondial, Lamine Diack, s’est ouvert lundi à la cour d’appel de Paris. Ce dossier s’inscrit dans la continuité du scandale du dopage russe en 2011 et des mécanismes de corruption autour de l’IAAF, devenue World Athletics. En première instance, Diack avait été condamné en septembre 2020 à cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme, pour complicité dans un système de pots-de-vin destiné à dissimuler des cas de dopage sanguin chez des sportifs russes, un an avant les Jeux de Londres. Le procès de révision est aussi lié à l’annulation partielle de sa condamnation par la Cour de cassation en 2024, qui a ordonné un nouveau jugement sur le chef de complicité de corruption passive.
Interpo l avait publié en 2016 un avis de recherche international visant Diack, à la demande des autorités françaises. L’affaire, révélée en 2015, avait ébranlé le monde du sport et précipité la chute de Lamine Diack (décédé en 2021), qui avait présidé l’IAAF de 1999 à 2015. En contrepartie, les grands parrains russes avaient renouvelé leurs contrats avec l’IAAF en vue des Mondiaux 2013 à Moscou.
En 2023, la cour d’appel de Paris avait confirmé la peine de Papa Massata Diack à cinq ans d’emprisonnement pour corruption passive, complicité de corruption passive, corruption et recel, et avait en revanche ramené l’amende initialement infligée à 500 000 euros.
Mais en novembre 2024, la Cour de cassation a estimé qu’il devait être rejugé sur le chef de complicité de corruption passive, jugeant que la motivation de la cour d’appel n’était pas suffisamment explicite. Le Sénégalais avait ainsi vu ses peines annulées sur ce chef d’accusation, tandis que la cassation confirmait sa culpabilité concernant les autres chefs d’accusation (corruption passive, corruption et recel). Il avait également été jugé coupable d’avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d’euros sur des contrats de parrainage, via un montage de sociétés écrans. En septembre dernier, son avocat avait indiqué à l’AFP qu’il contestait fermement toutes les accusations, rappelant qu’il n’était que le fils du principal intéressé et qu’il était en attente de boucler cette affaire.
Aucune réaction publique n’a encore été publiée sur cette affaire à ce stade.