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Neuf ans après le spectaculaire braquage survenu lors de la Fashion Week à Paris, le procès des « truands à l’ancienne » s’ouvre enfin. Kim Kardashian, victime de ce vol à main armée, avait été séquestrée dans sa chambre d’hôtel, où des malfaiteurs lui avaient dérobé neuf millions d’euros en bijoux. Ce procès très médiatisé se tient à la cour d’assises de Paris, suivi par près de 400 journalistes.
Le braquage nocturne qui a choqué Paris
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, vers 3 heures du matin, deux hommes cagoulés et armés font irruption dans la chambre de Kim Kardashian, alors en peignoir, prête à se coucher. Sous la menace, ils lui réclament son « ring », la bague de fiançailles offerte par Kanye West, estimée à 3,5 millions d’euros. Exposée publiquement sur les réseaux sociaux, cette précieuse pièce était une cible évidente.
Déguisés en policiers et arrivés à vélo, ces braqueurs ont profité de la discrétion mais aussi de la faible sécurité de l’hôtel fréquenté régulièrement par la star. La célébrité de Kim Kardashian, constamment connectée et localisable en temps réel, a rendu ce vol presque « facile » selon le principal accusé, Aomar Aït Khedache, identifié grâce à son ADN.
Aomar a reconnu avoir ligoté la victime mais nie son rôle central dans l’organisation. Il avance avoir agi sous les ordres d’un commanditaire non identifié, et que le coup a pu être monté grâce à un informateur proche de la star. Cette nuit-là, Kim Kardashian était seule, son garde du corps ayant accompagné sa sœur Kourtney en boîte de nuit.
Une victime méconnue des braqueurs et un butin exceptionnel
Le braquage, qui a duré environ dix minutes, a profondément marqué Kim Kardashian. Le butin s’élève à près de neuf millions d’euros en bijoux, le plus important vol à un particulier en France depuis vingt ans. Seul un collier abandonné lors de la fuite a été retrouvé, tandis que les enquêteurs estiment que la majeure partie des bijoux a été fondue et revendue, notamment en Belgique.
À l’époque, la star de téléréalité comptait environ 84 millions d’abonnés sur Instagram, un chiffre qui a explosé depuis pour atteindre 357 millions aujourd’hui. Pourtant, les braqueurs ne semblaient pas connaître son identité précise : ils avaient demandé au réceptionniste « la femme du rappeur », ignorant qu’ils venaient de s’attaquer à une célébrité mondialement reconnue.
Un procès sous haute surveillance médiatique
Le procès qui débute à Paris met face à face deux mondes très différents : d’un côté, Kim Kardashian, star internationale qui a annoncé son témoignage prévu le 13 mai, de l’autre, des accusés surnommés les « truands à l’ancienne » par les enquêteurs, dont la moyenne d’âge avoisinait les 60 ans au moment des faits.
Parmi les dix prévenus, dont Aomar Aït Khedache et Didier Dubreucq, plusieurs ont déjà été condamnés pour braquages ou trafic de stupéfiants. Tous comparaissent libres dans un palais de justice assiégé par 400 journalistes, un quart d’entre eux internationaux. Malgré cet engouement, la défense appelle à la sérénité pour le bon déroulement des débats.
Les juges devront notamment éclaircir la provenance des informations qui ont permis aux braqueurs de frapper précisément cette nuit-là. L’enquête accuse Gary Madar, frère du chauffeur de Kim Kardashian, qui dément toute implication.
Un procès difficile pour des accusés âgés et affaiblis
Neuf ans après le braquage, la procédure s’annonce complexe : plusieurs accusés sont malades ou décédés. Pierre Bouaianere, le doyen de 80 ans, ne sera pas jugé pour raisons de santé, tandis qu’Aomar Aït Khedache, 68 ans, est devenu malentendant et communique uniquement par écrit, selon son avocate Chloé Arnoux.
Marquée par ce traumatisme, Kim Kardashian a longtemps évité de revenir à Paris et a ralenti son exposition personnelle sur les réseaux sociaux. Le verdict du procès est attendu pour le 23 mai.