Home ActualitéProcès du faux infirmier Gonidec : cinq ans requis et révélations

Procès du faux infirmier Gonidec : cinq ans requis et révélations

by charles
France

Le procès du faux infirmier Nicolas Gonidec se déroule au tribunal correctionnel de Quimper, suscitant l’attention d’un grand nombre de victimes et de riverains. Le procureur a requis une peine maximale de cinq ans de prison ferme, assortie d’un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant dix ans, et d’un mandat de dépôt afin d’être incarcéré dès le prononcé de la peine. Selon l’enquête, Gonidec aurait pratiqué des injections et des prises de sang illégales sur une quarantaine de femmes entre 2015 et 2021, profitant d’une identité supposée d’infirmier pour les attirer dans des études médicales et des protocole de vaccination et de tests.

À Quimper, le procureur réclame jusqu’à cinq ans et un suivi socio-judiciaire

« Tous les voyants sont au rouge », a averti le magistrat, qui a demandé que la peine soit assortie d’un mandat de dépôt afin que le prévenu soit incarcéré dès le prononcé de la peine. « M. Gonidec réitère les infractions. Dans son intimité, il prend du sang à son épouse. C’est un acte médical et c’est précisément l’infraction qui lui est reprochée » dans ce dossier, a souligné Jean-Luc Lennon. Le représentant du parquet a souligné le risque de récidive et les détails factuels des gestes reprochés, insistant sur l’argument central : le profil du prévenu et la nature volontaire des actes. Dans ce cadre, le dossier évoque une démarche qui combine tromperie, manipulation et un cadre supposé « étude médicale » pour justifier les prises de sang et les vaccinations, avec des éléments de contrainte ou d’initiative « médicalisée » envers des victimes particulièrement vulnérables.

Nicolas Gonidec lors du procès
Image issue d’un article BFMTV illustrant le dossier lors d’un précédent chapitre du procès.

Formulaire de consentement, mallette de médecin, garrot, seringues: le mis en cause travaillait les moindres détails pour convaincre ses victimes qu’il était bien infirmier et leur proposait rappels de vaccins et tests Covid, en sus des prises de sang. « On est dans un contexte de machination, de stratagème », a souligné le procureur. « Les subterfuges de Nicolas Gonidec entraînaient ses victimes dans des agissements qu’elles n’avaient pas souhaités ». Dans le récit, l’enquête met également en lumière une dimension perverse et calculée de l’usage de l’autorité médicale pour obtenir un pouvoir sur les corps des patientes.

Le profil du prévenu est complété par le fait qu’il était producteur audiovisuel et conseiller municipal de Quimper, dans la majorité de droite, et qu’il avait déjà été condamné par le passé. « Le fondement essentiel du comportement du prévenu est le mobile sexuel. La prise de sang, la vaccination, sont pour lui une source de plaisir et d’excitation sexuelle », a pointé le magistrat. La défense et les détails des preuves autour de ces motivations restent à préciser lors des prochaines étapes du procès.

Des aveux et un dispositif qui ferait penser à une « étude médicale »

Au fil du temps, Gonidec aurait proposé à certaines victimes des méthodes de relaxation, à base de massages censés provoquer un « orgasme thérapeutique ». Huit femmes ont raconté aux enquêteurs avoir subi des caresses sur les seins et des masturbations non désirées, alors qu’elles participaient prétendument à un protocole médical. Ce volet du dossier est présenté comme une exacerbation d’un mécanisme déjà démontré par les plaignantes et les enquêteurs. « Le contexte de machination et le stratagème » est répété par plusieurs éléments du dossier, et l’accusé est présenté comme ayant exploité une position d’autorité et de confiance dans un cadre médical.
En octobre 2021, Nicolas Gonidec a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour des faits similaires. Après ce premier procès, une soixantaine de plaintes avaient été déposées, et l’affaire s’est poursuivie par de nouveaux témoignages et une nouvelle enquête ouverte par le parquet de Lorient.

Poursuite du procès et témoignages
Image d’archive associée à la couverture de l’affaire (illustrative).

La tonalité du débat public s’articule autour de la protection des victimes et des limites du cadre coercitif dans le cadre d’études médicales ou d’expériences supposées. Les échanges entre le parquet et la défense, qui ne se résument pas à une simple répétition des faits, restent à mesurer sur la base des éléments présentés, des témoignages, et des documents médicaux et judiciaires présentés au tribunal. Le musée des témoignages et des preuves accumulées illustre un élan judiciaire lourd de conséquences pour les victimes et pour la compréhension des frontières entre pratique médicale et violence sexuelle.

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