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Procès d’un Saoudien pour l’attentat du marché de Noël de Magdebourg

par charles
Allemagne

Le procès d’un médecin saoudien accusé d’être l’auteur de l’attentat au marché de Noël de Magdebourg s’ouvre ce lundi devant le tribunal de la ville. Taleb Jawad al-Abdulmohsen est inculpé du meurtre de six personnes et de tentatives de meurtre dans 338 affaires, lors de l’attaque du 20 décembre 2024. L’audience, à Magdebourg, s’annonce longue et mobilise des centaines de parties civiles, avocats et journalistes, au moment où le débat public porte sur l’immigration, la sécurité et le rôle de l’extrême droite en Allemagne. L’accusé est décrit comme animé par des convictions hostiles à l’islam et par une sympathie affichée pour l’extrême droite sur les réseaux sociaux, et il aurait brandi en souriant un ordinateur affichant la date « septembre 2026 » lors de l’ouverture.

Vue du marché de Noël de Magdebourg après l'attentat
Marché de Noël de Magdebourg après l’attentat

Ouverture du procès à Magdebourg pour l’attentat du marché de Noël

Le procès s’est ouvert ce lundi à Magdebourg devant une salle d’audience construite temporairement pour accueillir des centaines de participants sur plusieurs mois, selon le tribunal. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, médecin saoudien réfugié, est inculpé du meurtre de six personnes et de tentatives de meurtre dans 338 affaires. Certaines sources mentionnent qu’il est âgé d’environ 50 ans; d’autres parlent de 51 ans. L’attentat, survenu le 20 décembre 2024, a plongé la ville et le pays dans le débat sur l’immigration et la sécurité pendant la période électorale locale.

L’acte d’accusation insiste sur le caractère « sournois » de l’attaque et les « basses motivations » du suspect, qui aurait planifié son crime pendant plusieurs semaines, selon les documents. Il risque une condamnation à la prison à perpétuité assortie d’une peine de sûreté.

Contexte motivation et profil: islamophobie et extrémisme d’extrême droite

Sur les réseaux sociaux, l’accusé multipliait les déclarations hostiles à la religion musulmane avec laquelle il avait rompu et témoignait de conspirationnisme d’extrême droite, notamment autour d’une éventuelle « islamisation » de l’Europe. La ministre de l’Intérieur de l’époque, Nancy Faeser, avait décrit en janvier le suspect comme animé par une « islamophobie marquée » et influencé par « les idéologies d’extrême droite ». Il avait aussi dénoncé ce qu’il présentait comme un manque de soutien des autorités allemandes chargées de l’asile.

Le récit évoque aussi une influence idéologique et des références à l’islamophobie puis à des thèses d’extrême droite. Selon les rapports, il aurait été animé par « frustration » à la suite d’« un litige civil et à l’échec de diverses plaintes pénales ».

Sécurité, failles et répercussions politiques en Allemagne

Le procès examinera les failles dans les mesures de sécurité autour du marché de Noël, pourtant renforcées en Allemagne après l’attentat islamiste de décembre 2016 à Berlin. Cette année, certaines villes ont annulé la tradition en raison du coût des dispositifs. « Les autorités de sécurité font particulièrement attention aux marchés de Noël, cela va de soi », a rappelé vendredi Sarah Frühauf, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Birgit Lange, employée de 57 ans, a ajouté: « Si on se cache tous, cela n’aide personne ».

Le drame avait accru la pression sur le chancelier social-démocrate d’alors, Olaf Scholz, à un moment où l’Allemagne se trouvait en état d’alerte et en pleine campagne électorale. Le parti d’extrême droite AfD avait organisé un rassemblement dans cette cité trois jours après le drame, avant de décrocher une deuxième place historique aux législatives de février. Quarante-cinq audiences sont prévues jusque mars, selon le tribunal, avec plusieurs centaines de parties civiles, d’avocats, de journalistes et de participants.

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