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Le procès d’une ex-employée de crèche s’est ouvert ce mardi 1er avril à Lyon, où Myriam Jaouen, 30 ans, a reconnu avoir administré du Destop à une fillette de onze mois, tout en niant avoir eu l’intention de la tuer.
Accusations et contexte
Myriam Jaouen est accusée du meurtre de la petite Lisa, décédée en 2022 des suites de graves lésions causées par ce produit caustique. La cour d’assises du Rhône pourrait prononcer une peine de réclusion criminelle à perpétuité à son encontre.
Lors de son audition, elle a admis les faits, affirmant : *« Je n’ai pas donné la mort volontairement »* devant les jurés.
Des difficultés à communiquer
En garde à vue, après un premier refus, elle a expliqué avoir agi parce qu’elle était *« excédée par les pleurs »* de la fillette. *« Son idée, c’était de la faire taire »*, a témoigné une enquêtrice. Malgré ses déclarations, Jaouen assure avoir toujours aimé les enfants et avoir choisi de travailler dans ce domaine par passion.
Des parents et une collègue de travail ont décrit Myriam Jaouen comme une jeune femme ayant des difficultés à communiquer, parfois *« dépassée »* ou *« peu à l’aise avec les enfants »*.
Le jour du drame
Le 22 juin 2022, Myriam Jaouen était seule à la micro-crèche *« Danton rêve »* du groupe People & Baby, où elle travaillait depuis trois mois. Ce jour-là, alors qu’elle consulte son téléphone, elle fait une recherche sur les premiers secours à apporter si un enfant avait ingéré un déboucheur de toilettes.
En quelques minutes, alors que le père de la fillette venait de quitter la crèche, deux autres mamans découvrent l’employée en panique et l’enfant en train de vomir. L’une d’elles appelle les secours, et le témoignage d’un enquêteur rappelle l’horreur de l’appel, où *« on entend très distinctement les cris de l’enfant »*.
Enquête et implications
Myriam Jaouen a été interpellée plus tard dans la journée, après avoir fait du shopping. Elle a déclaré ne pas savoir que le Destop était caustique et a insisté sur le fait que son geste avait été très rapide. Cependant, les médecins ayant examiné la fillette ont évalué que la quantité ingérée était incompatible avec une ingestion accidentelle.
La cour interrogera l’accusée sur les faits mercredi, suivi des réquisitions et plaidoiries.
Responsabilité et législation
Ce drame a soulevé des questions sur les dysfonctionnements dans les crèches privées, particulièrement les micro-crèches accueillant un maximum de 12 enfants. Les enjeux du procès concernent à la fois la responsabilité de l’accusée et *« la législation sur l’encadrement des micro-crèches »*, selon Me Jean Sannier, représentant l’association Innocence en danger.
Les parents de Lisa, constitués partie civile, n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment, un procès qui s’annonce difficile pour eux.