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Le tribunal de Soissons doit se prononcer les 3 et 4 mars 2026 sur le sort de Christophe Ellul, propriétaire du chien Curtis, qui est accusé d’homicide involontaire suite au décès de sa compagne, Elisa Pilarski, en novembre 2019 dans l’Aisne. Cette affaire, qui a brutalement bouleversé le silence des forêts françaises, soulève des questions sur la gestion des chiens dits dangereux et la responsabilité des maîtres.
Les faits et le contexte
Le 16 novembre 2019, Elisa Pilarski, âgée de 29 ans et enceinte, avait été retrouvée morte dans une forêt située à Saint-Pierre d’Aigle. Elle promenait Curtis, un chien de type American Pitbull Terrier, lorsque l’autopsie avait révélé qu’elle était victime d’une hémorragie causée par plusieurs morsures. L’enquête a rapidement désigné Curtis comme l’auteur matériel de ces blessures fatales.
Ce chien, issu d’un élevage aux Pays-Bas et introduit illégalement en France, est qualifié de « chien dangereux » par les autorités. La possession de ce type d’animal est encadrée de près par la législation, compte tenu des risques qu’il présente. La justice doit désormais déterminer si le propriétaire de Curtis, Christophe Ellul, a agi en toute connaissance de cause en laissant l’animal en liberté à proximité d’une zone où se pratiquaient la chasse à courre et des promenades de promeneurs.
Les enjeux du procès
Le tribunal de Soissons examinera la responsabilité de l’accusé, qui est poursuivi pour homicide involontaire. Selon le parquet, Ellul aurait « laissé à la garde » de sa compagne un chien « dangereux » alors qu’elle était enceinte et n’avait pas une connaissance approfondie du comportement de l’animal, ce qui aurait exposé Elisa Pilarski à un risque grave.
Les experts ont exclu la piste d’une attaque par les chiens de la chasse à courre présents sur place, confirmant que Curtis était exclusivement l’auteur des morsures fatales. La question principale tourne désormais autour de la responsabilité du maître et de la gestion de ce « chien dangereux ».
Les questions de responsabilité et de législation
Ce drame soulève un débat sur la législation entourant la possession de chiens de catégorie 1, tels que l’American Pitbull Terrier. La loi interdit leur détention sauf dérogation, et leur gestion est fortement encadrée. Le procès à venir représente une étape clé pour faire la lumière sur les responsabilités des maîtres face à ces chiens potentiellement létaux.
Le verdict pourrait établir si l’auteur de la garde de Curtis a manqué à ses devoirs, notamment en confiant un chien non maîtrisé à une personne enceinte, dans un contexte où la gestion des chiens à risque est strictement réglementée. La condamnation pourrait aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et une amende de 150 000 euros.