Home ActualitéProcès Maylis Daubon: 30 ans requis pour empoisonnement des filles

Procès Maylis Daubon: 30 ans requis pour empoisonnement des filles

by charles
France

Maylis Daubon, 53 ans, est jugée à Mont-de-Marsan pour l’empoisonnement présumé de ses deux filles, Enea et Luan. Dans le cadre du procès encore en cours, l’accusée conteste les accusations et parle de suicide, tandis que l’avocat général réclame 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 15 ans. L’enquête décrit une forte appétence pour les médicaments et évoque une « vulnérabilité chimique » pouvant avoir favorisé les faits. Enea est morte en novembre 2019 à 18 ans après une surdose de Propranolol; Luan, aujourd’hui 22 ans, a survécu, et le dossier met aussi en lumière des falsifications d’ordonnances et des soupçons pesant sur l’entourage familial.

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Audience du procès de Maylis Daubon à Mont-de-Marsan (AFP).

Procès à Mont-de-Marsan: 30 ans de réclusion criminelle requis

À l’issue du réquisitoire, l’avocat général Marc Bourragué a requis 30 ans de réclusion criminelle contre Maylis Daubon, accusée d’avoir empoisonné ses deux filles et d’avoir voulu faire assassiner son ex-mari, avec une période de sûreté de 15 ans.

Selon l’avocat général, « Les faits sont d’une particulière gravité, commis successivement sur Enea (décédée en novembre 2019 d’une surdose médicamenteuse, ndlr), puis sur sa sœur ». Cette formulation illustre la gravité des faits retenus par les poursuites.

L’enquête a mis au jour une pratique médicalisée et une soif assumée de médicaments: 147 actes médicaux enregistrés en un an et demi, 190 pages de remboursements, et plus de 30 médecins consultés; 59 médicaments différents avaient été prescrits à Enea en 2019; sur deux ans, Maylis Daubon a reçu 123 boîtes de somnifères et de propranolol, des éléments qui alimentent les soupçons d’une manipulation médicale dans l’entourage.

Une perquisition a permis de découvrir des cachets de Propranolol dans la chambre de la mère, cachés dans un emballage de suppositoires, ainsi que dans le vaisselier du salon. Confrontée aux incohérences relevées dans ses déclarations, l’accusée a persisté dans ses dénégations et a répété, parfois d’une voix gémissante, qu’elle n’était pas responsable des faits.

« Je suis une mère qui pose problème, je le sais », a concédé Maylis Daubon, dont la « théâtralité », la « victimisation » et la « mythomanie » ont été pointées à l’audience. Mais « je suis terrorisée d’être ici, accusée de faits horribles » que « rien au monde n’aurait pu me faire commettre », a-t-elle ajouté en affirmant qu’Enea s’est suicidée, thèse soutenue par la famille Daubon.

Énée et Luan: surmédicalisation et éventuel syndrome de Münchhausen par procuration

Pour l’accusation, Maylis Daubon, qui a mené l’adolescente chez une trentaine de médecins, lui faisait prendre des substances « de nature à entraîner la mort » depuis le début de l’année 2018, selon les pièces du dossier présentées au tribunal.

La cadette Luan, aujourd’hui âgée de 22 ans, a survécu mais n’a jamais incriminé sa mère. Au procès, elle a répété qu’elle n’était pas coupable, évoquant une enfance « heureuse » mais « compliquée » par le divorce des parents et les violences imputées au père, Yannick Reverdy, ancien international de handball.

Devant la cour, une psychologue de la Protection de l’enfance a renouvelé l’hypothèse d’un possible « syndrome de Münchhausen par procuration », décrivant une emprise et une volonté de nuire qui pourrait viser le père et les proches.

Un expert psychiatre a évoqué « l’emprise » que la mère exerçait sur ses filles, vouée à s’aggraver à mesure qu’elles grandiraient, doublée d’une volonté d’« éliminer le père ». Des témoins évoquent des « ragots de prison » relayés à propos d’un éventuel plan pour « faire tuer son mari » et dissimuler le corps.

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Photo d’archives du procès à Mont-de-Marsan.

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